NCAA: Louisville peut-il faire le back-to-back ?
Après avoir remporté leur 1er titre en 27 ans, les Cardinals de Louisville ont repris cette saison avec un objectif : remporter à nouveau le trophée, ce qui serait une première depuis les Gators de Florida de 2006-07. Le pari est-il réalisable ? La marche n’est-elle pas trop haute ?
Changement de conférence
La première difficulté pour les hommes de Rick Pitino c’est de démarrer une nouvelle saison dans une nouvelle conférence. Le dernier effet du réalignement des conférences a eu pour conséquence l’éclatement de la Big East. La nouvelle Big East a voulu se concentrer uniquement sur une conférence dédiée au basket, exit donc la plupart des universités ayant un programme de football (à l’exception de Villanova et Georgetown mais ce sont des programmes de football de 2e division). Retour aux origines donc car la Big East n’était, à la base, qu’une conférence de basket. Louisville, Connecticut, Cincinnati, South Florida et Rutgers sont donc les rescapés de cette ancienne Big East et ont échoué dans une toute nouvelle conférence : l’American Athletic Conference, qu’on appelle communément l’AAC ou tout simplement l’American. Les Cardinals retrouvent dans cette conférence leur vieux rival Memphis ainsi que le SMU de Larry Brown, Houston, Central Florida et Temple. On a donc un mix d’anciennes facs de Big East et de conférence USA. Cette nouvelle maison n’est que provisoire, les Cardinals intégreront l’ACC dès la saison prochaine.
En attendant, finit les matchs face à Syracuse, Georgetown ou encore Pittsburgh, place à des déplacements moins communs dans le Texas ou en Floride contre des équipes inconnues pour Pitino et les siens. Et c’est là tout le risque. La conférence paraît sur le papier beaucoup moins forte et beaucoup moins dense que l’ancienne Big East mais il y aura beaucoup plus de matchs pièges. UConn en a déjà fait les frais puisque les Huskies ont perdu à SMU par exemple.
Néanmoins, quatre équipes sortent du lot : Louisville, UConn, Memphis et Cincinnati. Le titre de conférence devrait se jouer entre ces 4 là. Les Cardinals occupent actuellement la 2e place avec un bilan de 5-1 en conférence, 16-3 au total. Les champions en titre ont été surpris chez eux par leur rival Memphis 73-67. Chose étonnante, Memphis et Louisville se retrouvent ensemble dans une 4e conférence différente après la Missouri Valley, la Metro Conférence, la Conférence USA et cette année l’AAC. Depuis, les Cards ont repris leur marche en avant avec 3 victoires de suite dont une fessée donnée à Houston 91-52 et une belle victoire à UConn 76-64. Louisville doit encore jouer ses deux matchs face à Cincinnati, se déplacer à Memphis et à SMU qui semble vouloir jouer les troubles fêtes et recevoir UConn, autant dire que le titre de conférence est loin d’être jouer !
Renouvellement d’effectif
Deuxième facteur, celui qui touche tout les programmes de NCAA : le renouvellement de l’effectif. Exit donc Peyton Siva et Gorgui Dieng notamment, deux grands contributeurs du titre de la saison dernière. L’équipe s’appuie désormais sur Russ Smith (18.4ppg, 3.4rpg, 4.7apg), All-American l’an passé, Luke Hancock (10.6ppg, 2.4rpg, 1.7apg), MOP du Final Four, Montrezl Harrell (12.0ppg, 8.4rpg, 1.1blk) et Wayne Blackshear (9.8ppg, 3.4rpg). Pitino peut également compter sur l’apport du junior Chris Jones : 11.3ppg, 2.2rpg, 2.9apg et 1.9spg.
L’équipe a dû faire face à deux coups dur : la perte tout d’abord de Chane Behanan. Le junior s’est fait virer de l’équipe pour violation du règlement de l’université. Deuxième perte importante celle de Kevin Ware. Tout le monde se souvient de la blessure horrible de Ware pendant le tournoi l’an passé face à Duke avec cette jambe qui se plie en deux. Le joueur était de retour en début de saison mais après avoir reçu un coup sur cette même jambe, il a décidé de prendre un redshirt médical afin de revenir à 100% la saison prochaine.
L’équipe se trouve donc très rajeuni avec deux freshmens et un sophomore dans le 5 de départ et un manque d’expérience sur le banc.
0-3 face aux équipes classées
Le constat fait mal mais les Cardinals n’ont encore battu aucun adversaire classé cette saison. Louisville a joué North Carolina (alors classés #24, les Tar Heels sont bien loin de là maintenant), Kentucky (#18) et donc Memphis (#24), cela s’est soldé par 3 défaites de 7pts en moyenne. Leur calendrier de conférence ne leur permet de jouer que Cincinnati et Memphis comme adversaires classés, autant dire que la double confrontation avec Cincinnati va être un bon baromètre pour les hommes de Pitino. Leur ranking actuel de #12 est d’ailleurs assez flatteur (il faut rappeler qu’ils ont commencé la saison #3) et repose plus sur le nom du programme et le fait que Louisville soit champion plutôt qu’aux performances de cette saison.
A l’heure actuelle, il est difficile de considérer Louisville comme un candidat crédible à sa propre succession. Aucune victoire de référence pour le moment (à UConn peut-être ? Et encore…), une conférence assez faible et un effectif qui a perdu son leader offensif (Siva) et défensif (Dieng), ça fait beaucoup pour pouvoir aller chatouiller les Arizona, Syracuse ou encore Michigan State, bien plus convaincant pour le moment. Mais c’est-on jamais, à la March Madness, tout est possible…
Il y a 40 ans: Notre Dame 71, UCLA 70
Un peu de nostalgie avec un petit retour 40 ans en arrière. Ce dimanche était fêté une des dates les plus marquantes de l’histoire de la NCAA : la fin des 88 victoires d’affilées de UCLA, survenue à Notre Dame le 19 janvier 1974. Les Bruins étaient invaincus depuis le 23 janvier 1971, soit pratiquement 3 ans et une défaite à… Notre Dame ! UCLA avec John Wooden comme coach et Bill Walton, avait remporté les titres en 1971, 1972 et 1973 et se présentait à South Bend comme grandissime favori. Même si l’upset est énorme, il faut quand même rappeler que Notre Dame était #2 des rankings à ce moment là et invaincu mais UCLA était sur une autre planète donc même la victoire du #2 était considéré comme un upset. De même que le déroulement du match : les Bruins vont compter jusqu’à 17pts d’avance et encore 11 à 3.30 de la fin du match. Notre Dame l’emporte 71-70 mettant fin à la plus incroyable série de victoires de l’histoire de la NCAA. Notre Dame deviendra par la suite un vrai chasseur de n°1 surtout chez lui. Le Fighting Irish est en effet l’équipe qui a battu le plus de fois un #1 au Joyce Center dans l’histoire de la NCAA.
AP Top 25 :
RK | TEAM |
RECORD |
PTS |
1 | Arizona (61) |
18-0 |
1,621 |
2 | Syracuse (4) |
18-0 |
1,559 |
3 | Michigan State |
17-1 |
1,497 |
4 | Villanova |
16-1 |
1,377 |
5 | Wichita State |
19-0 |
1,368 |
6 | Florida |
15-2 |
1,303 |
7 | San Diego State |
16-1 |
1,211 |
8 | Kansas |
13-4 |
1,117 |
9 | Wisconsin |
16-2 |
1,074 |
10 | Iowa |
15-3 |
1,041 |
11 | Oklahoma State |
15-3 |
971 |
12 | Louisville |
16-3 |
804 |
13 | Massachusetts |
16-1 |
781 |
14 | Kentucky |
13-4 |
769 |
15 | Cincinnati |
17-2 |
736 |
16 | Iowa State |
14-3 |
644 |
17 | Ohio State |
15-3 |
549 |
18 | Duke |
14-4 |
447 |
19 | Saint Louis |
17-2 |
421 |
20 | Pittsburgh |
16-2 |
419 |
21 | Michigan |
13-4 |
362 |
22 | Kansas State |
14-4 |
221 |
23 | Memphis |
13-4 |
201 |
24 | Baylor |
13-4 |
170 |
25 | Oklahoma |
14-4 |
111 |
Arizona, Syracuse et Michigan State sont bien installés aux 3 premières places. MSU a pris la place de Wisconsin après la mauvaise semaine des Badgers qui ont perdu coup sur coup à Indiana et contre Michigan. Villanova qui est #4 cette semaine devrait vite redescendre après sa défaite à domicile contre Creighton. Les Bluejays ont commencé le match par un 10/10 à 3pts avant de tenter le moindre panier à 2pts ! 21 paniers primés et un record de la fac à la clé pour les coéquipiers de Doug McDermott. Les Bluejays avaient quitté les rankings cette semaine, ils devraient de nouveau y figurer dès la semaine prochaine. Colorado et UCLA ont également quitté le top 25 alors que Michigan et Kansas State le retrouve.
Programme de la semaine :
Mercredi :
- Duke (18) – Miami
Jeudi :
- Ohio State (17) – Illinois
- Alabama – Florida (6)
- Arizona (1) – Colorado
Samedi :
- Duke (18) – Florida State
- Miami – Syracuse (2)
- Oklahoma State (11) – West Virginia
- Marquette – Villanova (4)
- Florida (6) – Tennessee
- Maryland – Pittsburgh (20)
- Michigan State (3) – Michigan (21)
Dimanche :
Arizona (1) – Utah
Lundi :
- Pittsburgh (20) – Duke (18)
- Oklahoma (25) – Oklahoma State (11)
- Georgetown – Villanova (4)
Mardi :
- Iowa (10) – Michigan State (3)
- LSU – Kentucky (14)
4 Commentaires
Bonsoir
Merci pour ce point très complet, comme d’habitude.
Plus compliqué mais plus lucratif que le seul prono sur Louisville, savais tu que si tu arrives à constituer le tableau final des 64 matchs de la March Madness (du premier tour régional au vainqueur du final four) eh bien tu peux gagner ….. 1 milliard de dollar, comme le te précise le très sérieux Wall Street Journal
http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424052702304027204579334852876212262
Je ne saurais donc trop te recommender de contacter Warren Buffet.
(Désolé si vous avez déjà twitter ou facebooké la news, je ne suis pas vraiment les réseaux sociaux)
Premier post sur la nouvelle mouture de ce site : Bravo, encouragements et croisage de doigts pour que vous n’ayez plus de problème
Ouaip j’ai vu ca, mais je préfère faire ma bracket avec la PBFL.
Plus sérieusement, je crois qu’il faut être citoyen américain.
Autre info, un prof de je ne sais plus quelle université américaine dispense des cours de march madness et a appelé ca la bracketologie. Il y a qu’une 20aine d’étudiant je crois.
Sympa le cours, ca me dit bien de me lancer dans une these du coup.
A mon avis, il fait être citoyen américain. Faire la bracket parfaite relève pratiquement de l’impossible même en prenant des cours de bracketologie 🙂
Petite digression sur le sujet (proba et NBA) ; dans le son célebre* livre « The Signal and The Noise » consacré aux probailités, Nate Silver, consacrent plusieurs chapitres sur le sport et notamment un sur la NBA.
Exemple marrant ; Il raconte comment une personne s’est fait une petite fortune en pariant sur des matchs NBA, et plus particulièrement en pariant sur les « go over »**(points marqués au-delà de la moyenne des points marqués par matchs).
Le gars en question a misé gros sur les games du mois de Mars, qui engageait des équipes avec dans les 2 camps, un ou deux joueurs en fin de contrat. L’idée sous-jancente étant que si tu as des gars en fin de contrat en mars ; ils veulent se montrer et scorer ce qui fait « enfler » le score. Ils donnent patriculièrement l’exemple des Cavs (Cavs pre LBJ en 2002 donc) et de Ricky Davis qui, en fin de contrat, a fait exploser les compteurs. Le gars pariait sur que le score serait au-delà de 205 ppg lorsque les Cavs jouaient et a vu juste.
Je ne pense pas que ce soit une martingale et ce n’est pas mon propos, ce qui est marrant c’est de voir comment des mathématiciens/financiers brillants/reconnus s’appuient sur des exemples aussi triviaux que des joueurs ou des matchs NBA.
* La notion de célébrité est relative, mais bon le livre a quand meme une page wikipedia (c’est pas rien einh) et plus sérieusement a connu un certains succès aux US et est, par ailleurs un bon ouvrage de vulgarisation.
** : Outre le gagnant du match, tu as la possibilité de jouer sur les « spreads » (écart final de points entre les 2 équipes) et le total de points marqués sur le match, par les 2 équipes.