En remportant son 4^e titre en 15 ans, Connecticut confirme qu’il est bien une place forte du College Basketball. Devenant le 1^er seed 7 à remporter le tournoi, les Huskies de Kevin Ollie ont surpris tout le monde dont Florida qui restait sur 30 victoires de suite et Kentucky. Retour sur l’incroyable titre des Huskies.

Demi-finales :

Florida (1) – UConn (7) : 53-63

Une fois de plus les Huskies étaient loin d’être favori au moment d’aborder ce Final Four. Ils affrontaient Florida, qui restait sur 30 victoires de suite ! C’est bien simple, les Gators n’avaient plus perdus depuis le 2 décembre dernier face à… UConn ! Les Huskies avaient crucifié Florida sur un buzzer-beater de Shabazz Napier. Dans le magnifique AT&T Stadium d’Arlington (l’antre des Dallas Cowboys), il n’y a pas eu besoin d’un Napier en mode Superman pour battre Florida. Après un début de match loupé (4pts marqués en 12 minutes, menés 16-4), les Huskies sont enfin rentrés dans le vif du sujet pour refaire leur retard grâce avant tout à DeAndre Daniels et Ryan Boatright. Égalisant à 20-20 à 3.20 de la mi-temps, Napier va donner l’avantage aux Huskies qui ne vont plus rien lâcher.  Avec leur défense habituelle, très agressive sur les interceptions, les Huskies vont provoquer les pertes de balles des Gators : 11 turnovers pour seulement 3 passes décisives sur l’ensemble du match !

Billy Donovan : UConn était très bon, ils ont mis la pression sur nos arrières et en ont profité pour marquer beaucoup de points de cette façon.

Scottie Wilbekin : C’est dingue, ce n’est pas de cette façon que nous jouons habituellement. Tout le crédit va à UConn et à leurs arrières et sur la façon dont ils nous ont mis la pression.

On attendait justement beaucoup du duel de meneurs entre Wilbekin et Napier, tous deux joueurs de l’année dans leur conférence respective. Et Napier a largement dominé Wilbekin : 12pts, 3rbs, 6pds, 4stl pour Napier, 4pts à 2/9, 1rb, 1pd, 2stl pour le Floridien.

Patric Young (19pts-5rbs) et Casey Prather (15pts-6rbs) sont les seuls joueurs d’impact en attaque pour les Gators qui n’auront donc perdus que 3 matchs cette saison : 2 contre UConn et un autre contre Wisconsin en début de saison, un autre membre de ce Final Four.

Du côté de UConn, DeAndre Daniels est l’autre grand bonhomme du match avec 20pts et 10rbs alors que Boatright est très complet avec 13pts, 6rbs et 3 passes.

La stat du match : 55.8% au shoot pour les Huskies après avoir commencé le match par 4pts marqués en 12 minutes. Et contre la 3^e défense de la NCAA !

Wisconsin (2) – Kentucky (8) : 73-74

Un suspense haletant dans cette seconde demi-finale entre Wisconsin et Kentucky ! Et les Wildcats s’en sortent encore une fois grâce à un panier à 3pts d’Aaron Harrison ! Cette équipe dont personne ne misait au début de la March Madness alors que ce roster est peut-être sur le papier le plus talentueux depuis des années, retourne en finale ! Mais ce fut dur car contre Wichita State, contre Louisville, contre Michigan et maintenant contre Wisconsin, les Wildcats ont dû tout donner pour s’en sortir. La plus grande réussite des Wildcats sur ce match a été de trouver un moyen de bloquer Frank Kaminsky, fabuleux contre Arizona. Seulement 8pts et 5rbs pour l’intérieur des Badgers qui n’a pas eu l’impact prévu. Les Badgers ont dû s’en remettre à Ben Brust (15pts, 4rbs) et Sam Dekker (15pts, 4rbs également) pour scorer. Du côté de Kentucky, c’est James Young qui sort son épingle du jeu avec 17pts, 5rbs, 2pds et 2stl alors que Julius Randle ne poursuit pas sa série de double-double : 16pts-5rbs.

Un mano à mano où aucune équipe ne prend l’avantage se décide donc sur ce panier à 3pts d’Aaron Harrison, la copie quasi-conforme de celui marqué contre Michigan. Traevon Jackson a la balle de match pour Wisconsin mais c’est raté. Kentucky se qualifie donc pour sa 9^e finale nationale, sa 2^e en 3 ans mais avec un roster complétement différent par rapport à celui de 2012.

Finale :

Connecticut (7) – Kentucky (8) : 60-54

Une finale entre un #7 et un #8, seule la March Madness peut nous donner une finale aussi improbable. Improbable au vu du déroulement de la saison mais un affrontement entre UConn et Kentucky, reste une finale classique entre deux gros programmes du College Basketball. Si on avez eu New Mexico-Gonzaga (autres #7 et #8 du tournoi), là on aurait pu parler de finale improbable. Cela reste néanmoins la finale où l’addition des seed des deux équipes nous donne le nombre le plus important (15) dans l’histoire de la March Madness.

Ce match, finalement, va être à sens unique car les Huskies ne vont jamais être menés. Faisant très vite l’écart (+15), Connecticut ne va rien lâcher. Alors bien sûr, Kentucky va s’accrocher et va revenir à hauteur des Huskies en début de seconde période. Les Wildcats vont revenir plusieurs fois à -1 mais jamais ils ne passeront devant. Ils s’inclinent devant un grand bonhomme : Shabazz Napier. Le meneur est élu MOP du tournoi avec en finale 22pts, 6rbs, 3pds et 3 steals. 8/16 au shoot, 4/9 à 3pts, le meneur achève sa magnifique carrière sur un 2^e titre de champion. Il aurait pu partir de UConn avant le début de la saison passée quand les Huskies étaient suspendus de postseason en raison de mauvais résultats scolaires mais il est resté fidèle aux Huskies. Cette équipe de UConn qui est une des grandes perdantes du réalignement des conférences, jetée par la Big East, pas désirée par l’ACC, UConn a trouvé refuge dans l’American Athletic Conférence avec Cincinnati et Memphis notamment. On disait que le programme était en perdition suite justement à cette suspension et cette arrivée dans une conférence jugée peu attirante par les meilleurs prospects du pays. Mais Kevin Ollie et son staff ont pour l’instant réussi leur pari, maintenir UConn dans le gratin du College Basketball.

Kevin Ollie : On m’a dit que nous étions les cendrillons de cette année. J’ai répondu : non, nous sommes UConn. C’est ce que nous sommes. Nous sommes nés pour ça. Nous sommes élevés pour couper le filet de la victoire. Nous ne courrons pas après les titres, les titres nous courent après.

Les Wildcats n’ont pas eu la même réussite cette fois-ci. Maladroits (39% au shoot, 13/24 aux LF), les Wildcats n’ont pas su réagir une fois menés au score. James Young (20pts, 7rbs) a tenté de sonner la révolte mais en vain. Julius Randle n’a pas été aussi présent qu’habituellement (10pts-6rbs) et les frères Harrison ont également manqué de réussite (7pts-4rbs pour Aaron, 8pts-5rbs-5pds pour Andrew). Quels joueurs reverra t-on sous l’uniforme des Wildcats la saison prochaine ? Pas beaucoup sans doute vu que le Kentucky de Calipari s’est fait une spécialité des one and done en raflant tout les meilleurs lycéens pour les larguer en NBA un an après.

Une des stats de cette March Madness, l’adresse diabolique des Huskies aux LF : 10/10 en finale, 10/13 en demi, 21/22 en Elite 8, 20/22 en Sweet 16, 22/28 au 2^e tour, 18/20 au 1^er tour ! Et il ne faut pas oublier également que UConn a battu St Joseph’s miraculeusement au 1^er tour en OT après avoir été mené tout le match !

Autre fait marquant: l’engouement toujours incroyable que suscite cette March Madness. La NCAA a battu son record d’affluence lors du Final Four avec plus de 79 000 spectateurs pour les demi-finales et la finale.

L’expérience a donc une nouvelle fois pris le meilleur sur la jeunesse. C’est un senior qui est MOP du Final Four et c’est un senior qui est le meilleur joueur de la saison (Doug McDermott). Jabari Parker, Andrew Wiggins, Joel Embiid, Marcus Smart n’ont pas passé la première semaine. Ce n’est pas un hasard.

On finit avec le traditionnel « one shining moment » qui clôture la March Madness: