Miami gagne les séries en perdant le premier match; les Spurs, eux, sont à 6-0 pour l’ouverture des Finals depuis 1999. Récit du match et analyse.

Une première mi-temps tout feu, tout flamme

Miami a bien débuté le match, en faisant jouer sa défense sur les lignes de passe, prenant rapidement l’ascendant (7-2). Néanmoins, les Spurs vont recoller et repasser devant en jouant à l’intérieur, leur point fort donc, 6 de leurs 12pts proviennent alors de Tim Duncan et ils repassent devant au score (12-11). Ce méli-mélo va durer tout le match mais une constante prend le pas chez les texans: trop de ballons perdus, 3 pertes de balles en 4 minutes.

Il faut aussi un Manu Ginobili à 3/3 à 3pts pour enterrer le Heat dans ce premier quart, même Patty Mills exécute de loin (4/6 pour l’équipe) et les Spurs mènent 26-20. Le Heat a manqué ses 6 derniers shoots et prend un run de 8-1, on sent les Spurs partis pour faire un gros QT2 dont ils ont le secret. Ce n’est pas le cas, le Heat recolle encore et toujours par à-coup, les deux équipes ont perdu 7 ballons, Lebron se fait oublier et Wade tient la baraque avec 12pts en compagnie de Ray Allen et Chris Bosh.

Le jeu s’étire, les deux équipes jouent sur les ailes et les shooteurs avec réussite: 6/11 à 3pts pour San Antonio, 5/8 pour le Heat et même Parker y va de son shoot (10pts déjà). Il faut un Lebron James agressif (13pts) avec 6pts consécutifs pour ramener le Heat dans la course. Boris Diaw va alors sortir de sa boite: il marque, fait des passes, prend des rebonds et surtout, trouve Tim Duncan qui enquille son 15ème point sur cette action:

54-49 pour les Spurs à la mi-temps, rien n’est fait.

Le Heat tenait le match à 4 minutes près…

D-Wade continue son festival, 12pts mais l’anecdote de cette reprise de mi-temps c’est l’absence de climatisation dans la salle, qui atteint les 90 degrès Fahrenheit (33 degrés ambiant). Cela n’empêche pas le Heat de repasser devant (58-57), on a affaire à un match qui se joue au coup par coup, aucune équipe ne fait deux runs d’affilée convaincant. Par contre, San Antonio commence à trahir son jeu et joue de manière totalement débridé: possessions très rapides, tirs longues distances sans queue ni tête et finalement, des pertes de balles.

Dans le même temps, le Heat est sûr de loin (9/18) et peut compter sur le duo Ray Allen – Rashard Lewis pour rentrer des paniers importants, la répartition de la marque compte déjà 4 joueurs en double figure, justifiant la mène des floridiens (67-64). Les deux équipes rentrent alors dans une danse du shooting à 3pts, des passes lasers, d’un jeu vraiment trop rapide et d’erreurs de débutant (69-69). Il faut toute la vista de Ray Allen pour marquer un coup de poing sur la table, sur une énième perte de balle des Spurs:

C’est la 17ème perte de balle de San Antonio, puis une 18ème, puis une 19ème! 6/14 au shoot dans ce quart pour les texans avec 6 pertes de balles, Popovich fulmine, son équipe tourne à 14.4 ballons perdus sur cette campagne et refuse aujourd’hui, de ralentir le tempo. Lebron James marque un énorme shoot à 3pts de très loin et le quart se termine logiquement à l’avantage du Heat (78-74).

On arrive donc dans la dernière ligne droite du match, Tiago Splitter a pris le relai d’un Tim Duncan oublié sous le cercle (2pts au QT3) mais les Spurs atteignent la barre des 20 pertes de balle. On pense au coup de grâce quand Chris Bosh allume à 3pts et réussit à drainer le and-one:

21 pertes de balles des Spurs, le Heat a 7pts d’avance mais gâche ses opportunités en jouant trop individualiste en attaque (86-84). Gregg Popovich semble s’être fait entendre: il faut jouer sur demi-terrain et assurer la transmission des passes: il ne manque plus que de l’adresse, c’est Danny Green, jusque-là peu en réussite, qui s’en charge en enquillant 2 shoots longue distance de suite. Un balai se forme avec le trio Parker-Ginobili-Diaw tour à tour à la mène, on sent le momentum changer, Danny Green répond au dunk de Ray Allen:

Voilà les Spurs devant mais le Heat n’abdique pas. C’est le coup de tonnerre de la soirée qui va mettre fin aux velléités des visiteurs: Lebron James est pris de crampes, il est déshydraté, il devra regarder la fin de ce match allongé sur le banc puis à genoux:

Sans leur leader, les joueurs du Heat veulent quand même rester au contact mais un 3pts de Danny Green et Boris Diaw en fastbreak donnent 7 longueurs aux Spurs à 3mins de la fin (99-92). San Antonio perd sa 22ème balle et le Heat n’en profite pas, Kawhi et Parker tuent le match dans le money-time avec des 3pts magnifiques, c’en est terminé du Heat sur cette rencontre.

L’absence de Lebron James sauve les Spurs

Le sujet de conversation numéro un à la fin de la rencontre, ce sont bien sûr les crampes de Lebron James. Isiah Thomas va s’exprimer sur le sujet, lui qui adore le Heat:

Aucun athlète sur cette planète n’aurait pu jouer à travers de telles crampes. Michael Jordan n’aurait pas pu, je n’aurais pas pu le faire non plus. En tant qu’athlète, vous ne pouvez simplement rien y faire.

On commence un peu à en avoir marre de ces comparaisons ESPNesques avec Jordan mais le fait est qu’il a raison: ce fait de jeu coûte la victoire au Heat. Le plus drôle, finalement, c’est peut-être la réponse sur Twitter de la marque Gatorade, qui n’a pas Lebron dans son escarcelle et joue très bien la comm’ sur ce match:

Score Final:  San Antonio 110-95 Miami

Les Spurs terminent avec de très beaux chiffres collectifs: 58.8% de réussite au shoot mais avec 10 tickets shoots en moins que le Heat à cause de leurs 22 pertes de balles. Grosse adresse à 3pts (13/25) et collectif bien huilé néanmoins (30 passes), les Spurs ont aussi bénéficié de plus de lancers-francs (22 à 11 tentés) et ont pris 10 rebonds de plus que leurs adversaires. Et pourtant, sur ce match, le Heat aurait très bien pu l’emporter, preuve que les stats ne disent pas tout, la défense du Heat a presque fait la différence.

Il aura fallu passer un 36-17 dans le 4ème quart pour assurer la victoire à San Antonio, avec un run de 31-9 pour terminer le match.

Boxscore:

Côté Spurs

• Tim Duncan 21pts (9/10), 10rbds
• TP 19pts-8ast
• Ginobili 16pts-11ast
• Splitter 14pts, Green 13pts et notre Bobo national: 2pts, 10rbds, 6ast

Côté Heat

•  Lebron James 25pts-6rbds; il rejoint Jordan et Kobe comme seuls joueurs ayant cumulé 4000pts et 1000ast en playoffs
• D-Wade 19pts
• Bosh 18pts-9rbds
• Ray Allen 16pts à 3/8 à 3pts