C’est terminé! Les Warriors sont Champions, ce fut très long et difficile à accoucher d’un sacre pareil tant les Cavs ont réussi à faire le retard sur les errances coupables et répétées des joueurs de Kerr. Récit d’un Game 6 décevant sur le jeu mais haletant sur l’enjeu.

Sans maitrise, la puissance n’est rien

David Blatt décide de retourner à ses bonnes vieilles habitudes: il veut jouer grand. Mozgov est donc de retour pour durer dans le match et c’est lui qui marque le premier panier (3-0, CLE). Lebron James donne le ton: une interception et voici les Cavs devant (7-2) car Golden State manque plusieurs tirs ouverts (1/4). On joue dans la raquette avant toute chose côté Cavs, tout en protégeant le cercle et en laissait des largesses au loin aux shooteurs des Warriors.

La tactique fonctionne, les Warriors sont à 3/10 avec pas mal de tirs à mi-distance faciles, et pourtant, ils reviennent à égalité (8-8). La faute à un passing assez pauvre des Cavs qui se permettent de perdre 5 ballons en 6 minutes pour une seule assist (4-1 en face). Steph Curry décide qu’il est temps d’accélérer le jeu et donne 5pts d’avance aux siens:

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(13-8 GS), même Iguodala se met à planter des tirs (17-11) et Draymond Green lui emboite le pas (20-12). Les Warriors sont sur un 7/8 au shoot (23-15) avec 10 passes décisives pour une seule balle perdue. Moment privilégié par Iguodala pour prendre le jeu à son compte en attaque, il est à 3/4, l’avance ne fera que grimper avec un ultime shoot d’Harrison Barnes:

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28-15 en cette fin de 1er quart-temps, les Cavaliers ont perdu 9 ballons alors que les Warriors sont à 11 passes décisives pour 12 paniers convertis.

La défense avant tout

Lebron James ne va pas se reposer, il est même à l’origine d’un des paniers les plus difficile du match en début de QT2:

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Cependant, la profondeur de banc de ses adversaires est immense. Léandro Barbosa répond immédiatemment à 3pts (31-21) pour garder une avance à plus de deux chiffres. On a par contre du mal à voir Klay Thompson, en grosse faillite offensive sur ces Finals et qui se permet de faire sa 3ème faute rapidement, le condamnant à cirer le banc et à rentrer Curry pour reprendre le flambeau. D’autant que Cleveland fait un retour porté par James (7pts-7rbds mais 3/9) (31-24).

Il faut des stops défensifs aux Cavs, il y a Timofey Mozgov pour ça:

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Le jeu se durcit, Shumpert se voit d’abord siffler une flagrante (devenue faute normale par la suite), les Warriors en pâtissent réellement puisqu’ils n’ont marqué que 4 malheureux points en 6 minutes et culminent à 13/33 au shoot. Curry a beau marqué, les Warriors sont à 2/12 dans ce quart et Cleveland à porté (34-29). La défense, il n’y a que ça de vrai pour Mozgov:

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La salle est en ébullition après cette « Block Party », mais les roles players adverses ont plus d’un tour dans leur manche: Harrison Barnes sort du bois pour planter un autre 3pts qui climatise la salle (37-29) sur une passe d’Iguodala (8pts-4ast) toujours précieux dans son rôle de Playmaker. Il prend les choses en main en attaque (39-31) par la même et permet aux siens de garder une avance confortable.

Cleveland ne survit que grâce aux lancers-francs: 12/17 dans l’exercice contre un abominable 1/2 des Warriors. Il reste 4 minutes à jouer (39-32), Iguodala/Klay ont 3 fautes, Shumpert obtient aussi sa 3ème et le match reste débridé. Golden State fait valoir sa réussite longue-distance (6/16 à 3pts contre 1/5) mais seulement 11pts de marquer dans ce quart.

Lebron ramène encore les siens à 5pts (43-38) sur ce shoot, il devient également le 6ème joueur de l’Histoire à dépasser la barre des 5000 points marqués en Playoffs, c’est le plus jeune à atteindre ce palier. Il ne manque qu’un marcher de Draymond Green pour voir Cleveland se rapprocher dangereusement, la mi-temps arrive et Tristan Thompson réalise l’ACTION du match pour réduire l’écart à une possession:

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Mi-temps: Warriors 45-43 Cavs. Lebron James est à 6/14 au shoot, il a scoré 11 de ses 15pts au QT2 mais les Cavs ont perdu bien trop de ballons et manquent trop de lancers-francs (13/21). En face, Curry et Iguodala ont marqué 21 des 45pts de leur équipe, Golden State score 19pts sur les 13 ballons perdus des Cavs.

Golden State en parfait métronome

C’est le tournant du match que ce troisième quart! Les Cavs reviennent pourtant avec de bonnes intentions: Mozgov égalise sur une passe de James et un 4-0 permet à Cleveland de mener (47-45) le match. Oh, à l’évidence, on attend une réponse, c’est Harrison Barnes à 3pts qui calme les ardeurs adverses. Puis, une énième perte de balle plus tard des Cavs, Andre Iguodala vient punir avec style:

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Draymond Green enchaine avec un 3pts derrière et voilà, Golden State reprend le match en main (53-47). Les Warriors sont d’un collectif sans égal, ils ont assisté 19 des 21 paniers marqués alors qu’à Cleveland, c’est 6 assists pour 16 paniers…néanmoins, l’avance des Bleus et Jaunes vient principalement des balles perdues où ils marquent 24 points sur 16 ballons perdus. Une 17ème perte de balle plus tard, l’écart se creuse (54-47, GSW).

Au lieu de couler, Cleveland s’en remet à son MVP, James marque 4pts consécutifs (56-51) tandis que Klay Thompson s’exclut du match avec une 4ème faute, il est totalement transparent. On se dit, alors, que le match sera disputé mais comment prendre ces Cavs au sérieux?

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Les hommes de Steve Kerr punissent ce type d’abus. Livingston puis Iguodala redonnent une avance confortable aux leurs (61-51), les Warriors sont à 6/8 au shoot dans ce quart, Curry prend un malin plaisir à servir ses coéquipiers pour des paniers faciles:

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Andre Iguodala a déjà marqué 17pts, tandis que Golden State passe un 15-4 sans le duo Curry-Thompson. La profondeur de banc, encore une fois, est trop grande. Le supporting cast des Cavs se résume à des arrières totalement à côté de leur jeu: Shumpert (4pts à 1/6, 4 fautes), Dellavedova (0pts à 0/2), JR Smith (1pts à 0/3), il faut se fier au trio James-Mozgov-Thompson qui a marqué 1 des 51 points de l’équipe.

Steve Kerr décide de rentrer Festus Ezeli. Changement qui aurait pu paraitre anodin si le joueur n’était pas sorti de sa boite pour faire un run assez fou: 8pts à 3/4, 3rbds en 8 minutes

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+14 pour les Warriors (69-55), Ezeli permet de faire un énorme break avec son énergie et sa vista offensive. Les Cavs ont perdu 17 balles et rendus 25pts sur ces gâchis, ils rendent aussi 8pts sur les lancers-francs (17/25) tout en dominant outrageusement le rebond (40 dt 12 offensifs contre 20 dt 5 offensifs). Lebron James tente de limiter la casse (19pts à 8/19, 10rbds, 5ast, 5TO), en vain. Steph Curry peut se reposer sur le banc, ses coéquipiers sont à 8/23 à 3pts et voilà 10pts rendus sur lancers-francs pour les Cavs (19/29).

On atteint le point « Warriors-Undefeated ». Golden State est à 58-0, quand l’équipe mène de 15pts ou plus à n’importe quel moment d’un match sur toute la saison (Playoffs incluses). Cleveland a 13 minutes pour faire mentir les stats, le 3ème quart se termine sur le score de 73-61 en faveur des Warriors, qui ont marqué 8 de leurs 12pts sur contre-attaque dans ce quart uniquement tout en ne perdant aucun ballon sur 12 minutes (28-18 passé au QT3).

Balles perdues sur les 3 premiers quarts: 6 aux Warriors; 17 aux Cavs.

Achever la bête

Les runs se succèdent et se ressemblent. Cleveland remet des coups de butoir pour revenir dans le match et passe rapidement un 7-0 à des Warriors relâchés, jamais en totale maitrise de leur sujet sur ces Finals. Il n’y a plus que -7 suite une interception et une contre-attaque bien menée de James (75-68)

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S’il aura manqué une chose essentielle dans ces Finals, c’est bien de la constance, de part et d’autres. On a assisté à tellement de relâchements, d’abandons coupables, que l’équipe ait un banc pléthorique ou non, loin des affrontements Spurs/Heat de ces dernières années.

Il faut reconnaitre aux Warriors la capacité de répondre, avec de gros shoots, à ce type de retour. Curry débute le festival (78-68) sur une seconde chance, JR Smith enquille enfin mais Iguodala lui rend la politesse à 3pts également, le niveau de jeu prend une autre allure! 83-73, les défenses sont en places et les paniers chers, c’est le moment d’achever les Cavs, le matador Steph Curry va crucifier de loin et assister Klay pour les deux coups de grâce:

• Curry

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Deux shoots de loin et…cette passe décisive

• Curry pour Klay

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Les Splash Brothers redonnent le sourire aux leurs (89-75) avec 6 minutes de jeu restantes au chrono. Golden State enchaine, Iguodala à 3pts après une passe décisive de Draymond Green qui valide son triple-double (14pts-10rbds-10ast), c’est le 5ème TD de l’histoire de la franchise en Finals.

94-81 avec 4 minutes au compteur, JR Smith va briller par sa médiocrité en perdant le 18ème ballon des Cavs sur un simple marcher alors que l’équipe pouvait revenir sous la barre des 10pts (relâchement des Warriors encore, 94-83), pareil pour Dellavedova, 19ème TO, James ne rentre rien, c’est le désespoir dans l’Ohio (96-85 à 2mins). JR Smith d’abord, Lebron James ensuite, manquent des tirs plus ou moins ouverts, les Cavs sont à 3/19 à 3pts et 26/37 aux lancers, on pense le match fini:

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12pts d’avance en rentrant dans la dernière minute de jeu (98-86), période où les Warriors ne rentrent plus du tout leurs lancers et JR Smith rentre ses shoots à 3pts!!! On revient lentement mais surement à 100-92 suite à deux tirs de loin de JR; Draymond Green fait un 0/2 aux lancers et Lebron ramène les siens dans le match (100-94). Il reste 38 secondes à jouer et 6 points de différence au compteur, on a vu pire comme écart à remonter.

Par contre, David Blatt a utilisé sur le coup son dernier temps mort. JR Smith n’en a cure:

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101-97, le score est à peine croyable! Sera-ce le plus beau/surprenant come-back de l’année? Non. Curry assure ses lancers et le duo JR Smith-Lebron James termine de manquer les derniers tirs de la rencontre, Lebron a l’air épuisé sur sa tentative, il n’a plus rien dans le corps.

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SCORE FINAL : WARRIORS 105-97 CAVS

Victoire des Warriors 4-2 Cavs

Boxscore Warriors:

• Steph Curry: 25pts-6rbds-8ast
• Andre Iguodala: 25pts-5rbds-5ast
• Draymond Green: 16pts-11rbds-10asy

Boxscore Cavs:

• Lebron James: 32pts (13/33 dt 2/10 à 3pts), 18rbds, 9ast, 6TO
• JR Smith 19pts (5/15 dt 4/9 à 3pts)
• Timofey Mozgov 17pts-12rbds
• Tristan Thompson 15pts-13rbds

Andre Iguodala est élu MVP de ces Finals: 16.3pts (52%; 2.3 3PTM), 5.8rbds, 4ast, 1.3st et un +/- de +10.4. Rating def: 91.6!!! Il est évidemment le 1er MVP des Finals à ne pas avoir débuter tous les matchs de son équipe! 0 titularisation en saison! Un trophée amplement mérité, il a été l’incarnation de la hargne et de l’efficacité des Warriors.

David Blatt sur le changement opéré par Kerr qui a fait d’iguodala son titulaire:

C’était critique et déterminant dans la série. C’était leur meilleure carte à jouer.

Quelques faits concernant les Champions:

• les Warriors remportent leur premier titre depuis 40 ans (1975)
• les Warriors deviennent la 3ème équipe avec le plus de victoires en saison régulière à remporter le titre derrière les Bulls de 95 à 97
• les Warriors deviennent les premiers champions sans aucune expérience en Finals depuis les Bulls de 1990/91
• Steve Kerr est le premier coach rookie à gagner un titre depuis Pat Riley (1981/82)
• Shaun Livingston est Champion NBA

Enfin, un mot sur Lebron James. 35.8pts, 13.3rbds, 8.3ast, 1.3st en 45.8mins de moyenne, avec 13/32.7 shoot et 39.3% d’utilisation du ballon, bien trop dans les deux cas. Il a scoré 215 des 561pts de ces Finales NBA, seul MJ a fait mieux en 1993:

C’est également sa 4ème finale perdue en 6 jouées, et sa seconde en tant que joueur des Cavs.