Les Finals NBA terminées, il est grand temps de s’attarder sur la Draft 2015. Plusieurs équipes cherchent à trouver la perle rare, on parle énormément du cas Stephen Curry, drafté après Jonny Flynn (merci Minnesota) afin de démontrer l’effet que peut avoir un choix judicieux par les GM. Présentation des picks probables.

          #1. Minnesota Timberwolves – Karl-Anthony Towns (PF/C) de Kentucky

Unanimité de tous les insiders: les Wolves cherchent à renforcer leur secteur intérieur et sont prêts à passer sur le phénomène Okafor pour choisir le freshman de Kentucky. Auteur de 10.3pts, 6.7rbds à UK, Towns est surtout de la race des très rares 7-footer à seulement 19 ans et demi. On le décrit travailleur, intelligent et pouvant avoir un impact direct dans la NBA tant en attaque qu’en défense, sa cote a vraiment grimpé ces derniers mois par rapport à Okafor.

Un brin filiforme, Towns impressionne surtout par son shoot:

Il partira aux Wolves ou aux Lakers, pas plus bas.

          #2. Los Angeles Lakers – Jahlil Okafor (C) de Duke

Un monstre stat’ à l’université (17.3pts, 8.6rbds) et une hype qui lui colle à la peau depuis plus d’un an, Okafor est annoncé first ou second pick. Il est nommé meilleur joueur de l’ACC et sélectionné dans la First Team All-America, sans oublier son rôle dans le titre NCAA de Duke cette année (même s’il est un peu passé au travers de la finale contre Wisconsin). Pivot de 2.11 et 120kg, il a une agilité hors du commun et un jeu dos au panier très développé.

Cependant, c’est en défense qu’il pêche, étant très inconsistant selon les différents rapports de scouting cette saison. Il a pourtant la taille et le poids pour faire des dégâts, ce qui lui manque, c’est la motivation. En gros, il faut le mettre aux côtés d’un vrai pivot défensif et ne pas attendre de lui qu’il soit la menace avec intimidation défensive que la NBA attend depuis le Shaq.

          #3. Philadelphia Sixers – D’Angelo Russell (PG/SG) d’Ohio State

Faisons fi des intérieurs, un des plus gros steal de cette draft pourrait résider avec ce PG/SG, freshman d’Ohio State. En fait, les Sixers vont jouer la grosse cote car ils peuvent faire changer les plans des Knicks au dernier moment avec Porzingis qui monte en puissance et en hype à l’approche de la draft. En regardant le roster de Philly, un meneur conséquent est attendu depuis le trade de Carter-Williams et Russell semble être le bon fit.

C’est un de ces combo-guards très versatile, comparé à Brandon Roy ou Penny Hardaway, il tournait à 19.3pts, 5.7rbds, 5ast, rappelant la stature d’un Oladipo ou Elfrid Payton. Son potentiel offensif est attendu et le gros point d’interrogation le concernant se porte sur son poste. PG/SG, il n’a pas de position défini, ce qui peut être une très bonne chose aux Sixers vu le nombre d’arrières qui pullulent.

Une pièce pour le trade de ce pick durant la draft, car les Lakers veulent/doivent être compétitifs pour la dernière année de Kobe.

          #4. New York Knicks – Emmanuel Mudiay (PG) de Guangdong (CBA)

Tout est à refaire aux Knicks, donc n’importe quel bon choix serait à prendre le plus tôt possible. Certains annoncent Porzingis mais honnêtement, faire un choix qui n’aura un impact que dans 2-3 ans, ce n’est pas vraiment l’objectif de Phil Jackson. On promet aux New-Yorkais une équipe compétitive sur les deux prochaines saisons en entourant Mélo, le point faible de l’équipe résidant à la mène.

Plus encore que ce constat Mudiay a pour lui d’avoir eu l’audace de jouer dans la grande ligue chinoise (18pts, 6.3rbds, 5.9ast) avant de faire le grand saut en NBA, il s’est donc imposé à 18 ans comme l’homme fort de Guangdong. Il était encore dans le TOP 3 des prospects de la Draft en janvier avant de tomber lentement dû à différentes hypes et à son profil peut-être pas assez doué en attaque, son jumpshot mi-distance inquiète.

Néanmoins, ses qualités athlétiques, sa vitesse, son leadership et sa vision du jeu ont fait leur preuve.

          #5. Orlando Magic – Kristaps Porzingis (PF) de Séville

L’ailier fort letton est l’incarnation de la montée en puissance d’un nom à l’approche de la draft, certains le placent même devant Russell (Yahoo!Sports). C’est un choix « pour le futur », il ne fera sa venue en NBA qu’en 2016 ou 2017 et qui de mieux qu’Orlando pour tenter un tel pari. Les Sixers peut-être (ils ont déjà l’arlésienne Saric), le Magic a eu du nez avec Vucevic, Oladipo, Payton et ne laissera pas passer un ailier fort de cette trempe.

Sa grande force, c’est d’être un 7-footer jouant au poste 4, soit 2.16m pour 104kg, soit un gabarit très très très…fin et pourtant, son agilité et sa vitesse sur le terrain en impressionnent plus d’un dans les gradins. C’est évidemment un pari, un européen aussi frêle peut facilement se briser les reines dans une NBA toute dévouée aux salles de musculation, il devra, à l’instar d’un Nowitzki, trouver son jeu. Il ne pourra guère faire pire qu’un Milicic (athlétique) ou Vesely (zéro mental), son expérience en Europe l’ayant doté d’un grand sens des responsabilités à seulement 19ans:

          #6. Sacramento Kings – Mario Hezonja (SG/SF) de Barcelone

Choix tendancieux du côté des Kings, puisque c’est Vlade Divac qui a les commandes. On annonce donc qu’il sélectionnera un bon européen avec Hezonja qui a prouvé, en sortie de banc au Barça, qu’il était une arme redoutable. Dotés de très bons fondamentaux, il est vu comme un 2 ou un 3, en fonction, et les Kings pourraient trouver le shooteur qu’ils cherchaient en Stauskas il y a peu.

Un croate fier et orgueilleux, qui pourrait profiter de quelques trades car en l’état, les Kings n’ont pas de quoi faire réellement évoluer un talent avec le cannibalisme du ballon que se partagent Collison, Gay, et Cousins. Donc pourquoi pas, et à ce stade, c’est un prospect futur, pas un joueur forcément NBA Ready…ce qui colle avec la reconstruction annoncée de Sacto sous George Karl.

          #7. Denver Nuggets – Justise Winslow (SF) de Duke

Encore un Freshman de Duke, décidément. L’ailier le plus NBA-Ready de cette draft, il ne faudrait pas s’étonner de le voir partir aux Kings et inverser les picks pour le coup. Winslow, c’est un peu la copie d’un Wilson Chandler, à savoir un ailier athlétique et très rapide, s’épanouissant dans le jeu de transition up-tempo qu’ont décidé de réadopter les Nuggets.

Denver l’a d’ailleurs déjà mis à l’essai, il serait un très bon complément à Gallinari et/ou aux différents blessés qui se pointeront dans l’année. Un peu un no-brainer ce choix, en fait.

          #8. Detroit Pistons – Stanley Johnson (SF) d’Arizona

Stan Van Gundy a tout pouvoir aux Pistons, il se doit de l’utiliser à bon escient. Actuellement, l’équipe a doublé tous ses postes et contient même un peu trop d’ailiers forts versatiles, alors pourquoi ne pas opter pour le seul poste non-occupé à temps plein réellement, à savoir l’aile (3).

Johnson, c’est le joueur parfait pour SVG: très athlétique, énorme compétiteur, scoreur très varié tant à la finition qu’au jumpshot mais surtout, joueur dévoué qui défend fort sur l’homme et actif avec ses mains quel que soit le joueur qu’il est sensé prendre en défense. Il tournait à 13.8pts, 6.8rbds en tant que freshman avec un rôle prépondérant aux Wildcats, il est déjà comparé à Ron Artest ou Kawhi Leonard.

C’est aussi, en passant, le joueur le plus jeune à se présenter à la Draft cette année (né le 29 mai 1996):

          #9. Charlotte Hornets – Devin Booker (SG) de Kentucky

Récemment délestés de Lance Stephenson, les Hornets ont fait preuve d’un manque d’options offensives durant toute la saison. Booker fit extrêmement bien dans ce cadre, c’est un joueur avec un QI basket élevé et spécialiste du shoot à 3pts, un véritable sharpshooter qui éclipsera les Henderson et autres impostures à son poste. Il parait être prêt pour étirer les défenses avec son efficacité longue-distance, là où des Kemba Walker/Al Jefferson et autres MKG, aiment à terminer près du panier.

A l’évidence, son gros souci résidera dans sa capacité, assez faible, à se créer son propre shoot. Il n’ira pas provoquer la faute ou jouer très physique vu son gabarit, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande. Son shoot semble vraiment magnifique, il peut devenir une machine à scorer:

          #10. Miami Heat – Frank Kaminsky (PF/C) de Wisconsin

Le choix qui s’impose à Pat Riley. On sait les discussions âpres avec D-Wade, mais en faisant abstraction de ces coups de pression, le gros point faible du Heat se situe dans la raquette. Whiteside et Bosh (retrouvera-t-il son niveau) jouent 5, il n’y a pas de véritable 4 pour les épauler et jouer dans le jeu up-tempo d’un couple Dragic/Wade. Kaminsky, c’est un joueur universitaire confirmé, tournant à 18.8pts, 8.2rbds, 2.6ast la saison dernière, et un 7-footer une fois de plus (2.16m).

Pour le coup, il fait le pendant offensif d’un Whiteside, avec un jeu offensif débridé, fourni en fondamentaux et qui peut même planter quelques shoots à 3pts façon Ryan Anderson. Il lui faudra imposer ce trait de son jeu pour rester en NBA car son gabarit trop fin le condamne à s’éloigner du cercle. Un système de jeu plus évolué que le simple run&gun lui irait à la perfection, son jeu de jambe est terriblement efficace:

Le reste de la Draft

• #11. Indiana Pacers – Willie Cauley-Stein (C, 7-1 footer)
• #12. Utah Jazz – Myles Turner (C, 7Footer)
• #13. Phoenix Suns – Trey Lyles (PF)
• #14. OKC Thunder – Sam Dekker (SF)
• #15. Atlanta Hawks – Bobby Portis (PF)
• #16. Boston Celtics – Cameron Payne (PG)
• #17. Milwaukee Bucks – R.J Hunter (SG)
• #18. Houston Rockets – Tyus Jones (PG)
• #19. Washington D.C – Jerian Grant (PG)
• #20. Toronto Raptors – Kelly Oubre (SF)
• #21. Dallas Mavericks – Delon Wright (PG)
• #22. Chicago Bulls – Rondae Hollis-Jefferson (SF)
• #23. Portland TrailBlazers – Kevon Looney (PF)
• #24. Cleveland Cavaliers – Montrezl Harrell (PF)
• #25. Memphis Grizzlies – Justin Anderson (SF)
• #26. San Antonio Spurs – Rashad Vaughn (SG)
• #27. Los Angeles Lakers – Jarrell Martin (SF/PF)
• #28. Boston Celtics – Chris McCullough (PF)
• #29. Brooklyn Nets – Anthony Brown (SF)
• #30. Golden State Warriors – Terry Rozier (PG)