Bracket

Team USA en Finale

Comme on peut le voir sur la bracket, les États-Unis ont un chemin tout tracé pour la Finale. Une partie de tableau vraiment faible: seule la Slovénie a des armes réelles menée par les frères Dragic (Goran 17.4pts-4ast-1.2st; Zoran 12.2) et l’arrière D.Lorbek (12.2); les slovènes ont terminé second juste derrière des Lituaniens, sans surprise:

La Lituanie a aussi des arguments à faire valoir: sa puissance longue-distance, 40.9% de réussite à 3pts, deuxième meilleure équipe du tournoi derrière l’Australie (51.9%). Preuve que l’adresse paie, c’est aussi la 4ème équipe du tournoi aux lancers-francs (75.6%), en sus d’avoir deux stars: Jonas Valanciunas (11.2pts, 6.8rbds) et Motiejunas (10.4pts).

Est-ce que les Boomers peuvent créer la surprise, ou la Turquie? Improbable. Les premiers s’avèrent finalement trop dépendants de leur jeu longue-distance (LiveandDie by 3), les seconds, décevants en dépit des différentes armes à leur disposition, à l’instar du caractère erratique des performances d’Omer Asik.

Une demi-finale USA-Slovénie vaudra son pesant, une autre Lituanie-Australie également pour les échanges d’artilleurs. Mais au final, il ne faut pas se leurrer, les États-Unis seront en finale et ce, sans briller dans le jeu. En voyant quelques matchs de Team USA, on se rend vite compte que comme d’habitude, trois paramètres les mettent au-dessus de la mêlée: une puissance physique incroyable via Kenneth Faried (13.8pts-7.8rbds) et Anthony Davis (15.8pts-6.4rbds-1.8blks), qui s’adaptent étonnamment bien au basket FIBA. 7 joueurs scorent en moyenne plus de 9pts par match et l’équipe tourne à 102.2pts marqués par match, seule équipe du tournoi au-dessus des 90pts de moyenne.

Évidemment, il faut remettre ces chiffres en perspective avec les adversaires qui étaient dans leur poule (oui, ce n’est pas super glorieux, effectivement)

Les affrontements les plus serrés

Les deux rencontres de dimanche sont déjà un point culminant de cette coupe du monde: Serbie-Grèce et Brésil-Argentine!

Le premier duel sera de toute beauté: deux équipes qui ont tout à prouver, un Milos Teodosic qui fulmine toujours autant quand ses coéquipiers ne sont pas bons:

Traduction: « What the f*** do we want? None of us can even catch the ball. Let’s go home, f*** you! »

De fortes têtes Serbes à l’orgueil toujours aussi vivace; affrontement d’autant plus explosif que les grecs sont la surprise de la compétition 5-0 au premier tour, 6ème meilleure équipe aux points marqués (82.8pts à 49.4% de réussite), 4ème aux rebonds (40.6rbds par match et le 2ème meilleur total de rebonds offensifs), sans compter les Blocks (3ème) et le Passing (18ast par match, ratio ast/To de 1.4).

Bref, Helas is back! La faute à un Bourousis plus affuté que jamais (12pts, 10rbds, 1.4st, 1.4blks et 20.4 d’Efficiency). Ses duels avec Luis Scola lors de la dernière journée nous manquera:

De plus, la Grèce compte des jeunes qui confirment comme Calathes, Antetokounmpo, Papanilkolaou (défi physique important) tandis que Printezis prend ses responsabilités offensives. Oui, nous pouvons être séduits!

Second affrontement le plus en vue, le duel sud-américain entre le Brésil et l’Argentine. Le défi physique sera également au rendez-vous, car le secteur intérieur brésilien (Varejao, Nênê, Splitter) reste le fer de lance de l’équipe pour épauler le flamboyant Barbosa (13.8pts) et le feu-follet Huertas. Une aramada qui se dresse contre l’équipe de Luis Scola, inarrêtable dans ces mondiaux, comme souvent. Le Pacer tourne à 21.6pts par match, deuxième meilleur scoreur du tournoi, en plus de ses 8.8rbds. Les soutiens font un peu défaut par contre, il faut s’en remettre aux anciens: Priogioni, Herrmann, Nocioni…nul doute que l’absence de Ginobili prive une possible médaille pour ce baroud d’honneur des argentins.

Enfin, dans les deux dernières rencontres, l’affrontement France-Croatie nous intéresse particulièrement tandis que l’Espagne devrait ramener sur terre le Sénégal. Un petit mot, quand même, sur les Sénégalais, brillants d’abnégation lors de ce premier tour et qui s’appuient surtout sur leur star des Wolves: Gorgui Dieng, qui compile 18pts-11.4rbds-2st-1.8blks sur ce premier tour. En attirant toutes les défenses, il permet à ses coéquipiers de se démarquer et ça fonctionne, il a une Efficiency de 22.8 et un impressionnant 6.8/8.8 en moyenne aux lancers-francs. Il a d’ailleurs briller contre la Croatie:

Les Croates sont une demi-déception sur ces poules et certains annoncent déjà un adversaire facile aux français. Que nenni. Certes, l’auto-flagellation absolument obscène qui régnait lors de l’affrontement contre l’Espagne n’est pas de mise mais la méfiance, elle, devrait l’être. La raison est simple: les croates ont un jeu offensif débridé et du talent à revendre: Bogdanovic tourne à 20pts en moyenne avec un splendide 34.5% à 3pts en tentant 5.8shoots longue distance par match. Le secteur intérieur compte Dario Saric et Ante Tomic, et le duo Lafayette-Simon n’hésitera pas à pénétrer notre défense à foison.

Le plus gros point faible de cette équipe, en dernière instance, c’est son irrégularité et sa jeunesse. Battre l’Argentine, puis perdre contre le Sénégal et passer pas loin de la correctionnelle contre les Philippines (81-78). Leur seule victoire probante c’est l’Argentine.

Quant à la France, tout ce qu’on peut affirmer, avec certitude, c’est que les cartes sont entre les mains de nos leaders. Ce premier tour nous a permis de nous faire peur (Iran, Brésil) mais aussi de montrer de bonnes intentions (victoire contre la Serbie, première mi-temps contre l’Espagne). Le collectif s’est réellement formé, nous comptons 8 joueurs qui apportent au moins 5 points par match en moyenne et le taulier, ce n’est pas Boris, ni Batum, c’est Joffrey Lauvergne (10.8pts à 54%, 5rbds):

Edwin Jackson et Evan Fournier auront un impact décisif avec leurs shoots, en relai de Gelabale. Mais impliquer Boris et Gobert contre ces frêles géants croates, serait de bon aloi. On peut faire confiance au coaching de Collet qui a sous la main, peut-être, l’équipe de France la plus « collective » sur la dernière décennie. Tant que le ballon tourne, qu’on ne switche pas systématiquement sur les écrans en défense et que nos grands convertissent des paniers faciles, nous aurons la main. A contrario, la Zone, les balles perdues et spécialement la défense au rebond (17ème équipe du tournoi) seront nos points de vigilance.

Pronostics des demi-finales

• USA – Slovénie
• Australie – Lituanie
• France – Espagne
• Grèce – Argentine