Eurobasket 2015: Preview du Groupe D
A Riga, entre la Lituanie, grande habituée des compétitions de haut niveau, et la fougue d’équipes jeunes comme la République tchèque, le groupe D s’annonce explosif. L’Ukraine, quart de finaliste en 2013, devra faire sans ses héros slovènes; tandis que la Lettonie et la Belgique vont devoir sortir quelques exploits pour sortir d’un groupe très homogène. Et puis il y aura l’Estonie, pour compléter un groupe ressemblant comme deux gouttes d’eau au groupe E de 2013 (Lituanie, Belgique, Ukraine, Lettonie étaient déjà de la partie).
FAVORIS
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LITUANIE
Habituels favoris des Eurobasket, finalistes en 2013, la Lituanie comptera à nouveau parmi les équipes à suivre. A l’exception de Motiejunas, l’architecture de base du roster devrait être similaire à celui qui leur a permis de jouer la finale en 2013, s’appuyant sur le volume de jeu à l’intérieur de Jonas Valanciunas, le playmaking de Mantas Kalneitis et les coups de chaud de Kleiza, Pocius, Kuzminskas, Maciulis ou Seibutis.
La recette des succès conquis en Slovénie sera la même: une équipe intelligente, efficace, qui ne lâche rien pendant 40 minutes et qui est capable de surprendre tactiquement, contrôlant le tempo et alternant jeu lent et jeu rapide en transition.
L’équipe a soufflé le chaud et le froid durant la préparation. Sans Donatas Motiejunas donc (toujours sur la touche depuis la fin de la saison passée), les Lituaniens ont enchaîné 6 victoires de rang (notamment face à la Finlande, la Macédoine, l’Australie à 2 reprises et la Turquie), avant de chuter assez lourdement face à la Croatie et la Turquie, l’équipe vivant des trous noirs de faillite collective par moment.
Pour remplacer Motiejunas, certains voient Domantas Sabonis, le fils de Arvydas, passer le cut et rentrer parmi les 12 joueurs emmenés à Riga. Après 2 saisons à Malaga, Sabonis a rejoint le programme de Gonzaga en NCAA pour polir sa formation. Gros rebondeur, il commence à se faire un nom de l’autre côté de l’Atlantique, tandis qu’il continue à dominer les compétitions U20 en Europe (11,5 points, 13,2 rebonds en juillet à l’Eurobasket U20 en Italie). Le roster définitif sera annoncé en début de semaine.
Outsiders
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RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Mélangeant expérience et fougue, les Tchèques sont très hauts sur ma shortlist des gros upsets possibles. Avec comme moteur le tandem Tomas Satoransky-Jan Vesely, les Tchèques peuvent espérer de belles choses.
Tomas Satoransky, c’est ce jeune combo guard ultra explosif qui, après avoir brillé à Séville, s’est fait une petite place confortable au Barça, poussant Marcelinho Huertas vers la sortie. Formé pour évoluer au poste 1, Satoransky possède une capacité à créer, pour lui-même et pour les autres, plus qu’intéressante. Dans le style explosif, les Tchèques pourront aussi compter sur Jan Vesely, qui vient de relancer sa carrière au Fenerbahce après un passage désastreux du côté de Washington. Il revient en équipe nationale avec une confiance retrouvée, et la perspective de le voir jouer aux côtés de Satroansky fait rêver.
On devrait aussi voir, peut être pour la dernière fois sous le maillot de l’équipe nationale, les « vieux routards » que sont Jiri Welsch et Lubos Barton. Et, pour accompagner ce quatuor, des jeunes besogneux comme les ailiers David Jelinek, Pavel Houska ou Vojtech Hruban. Ca devrait suffire pour aller chercher la deuxième place du groupe et rejoindre les tours à élimination directe. Et à partir de là, tout devient possible.
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BELGIQUE
Eddy Casteels, coach national belge, a opté pour un roster d’expérience, construit autour du trio Sam Van Rossom, Axel Hervelle et Matt Lojeski. Axel Hervelle, qui s’est installé solidement à Bilbao dans le sub-top espagnol, amènera une grosse d’expérience, lui qui avait terminé meilleur rebondeur de l’Euro 2013. Sam Van Rossom évolue lui aussi dans le sub-top ibère, dans l’ambitieuse équipe de Valence. Et lui aussi est parvenu à s’y imposer solidement en remplacement de Nando De Colo après le départ du Français à Moscou, il devrait confirmer ses progrès cet été.
Matt Lojeski, enfin, découvrira l’Eurobasket pour la première fois, après avoir dû déclarer forfait en 2013 à quelques jours du début de la compétition. Le scoreur de l’Olympiacos va reprendre une partie des responsabilités de Van Rossom et de Hervelle en attaque, amenant une nouvelle menace plus que crédible dans le roster des Belgian Lions.
Dans un roster finalement semblable à celui emmené en Slovénie en 2013, on retrouvera aussi un Maxime De Zeeuw qui a continué à se développer du côté de Rome; Pierre-Antoine Gillet, élu joueur belge de l’année au terme de la saison 2014-15; Jonathan Tabu, qui continue son tour d’Europe après ses piges à Cantu, Saragosse, Berlin, Milan et bientôt Fuenlabrada; et des joueurs de caractère et des energizers, tels Quentin Serron ou Lionel Bosco.
Des joueurs qui ont, dans tous les cas, été préférés aux espoirs que sont Manu Lecomte (qui évolue à Miami en NCAA, et a intégré la All-Tournament Team lors de l’Euro U20 en juillet) et Lhalid Boukachi, longiligne intérieur de 2,16m et 22 ans qui commence à trouver sa place dans la rotation d’Ostende.
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UKRAINE
Quarts de finaliste en 2013, les Ukrainiens auraient pu arriver à cet Euro bardés d’ambitions. Sauf qu’après la Coupe du Monde en 2014, de nombreux cadres ont quitté le navire, Mike Fratello en tête, rentré au pays et redevenu analyste sur YES Network. Pooh Jeter, Segrey Gladyr, Slava Kravtsov, Segey Lischuk, Olekey Pecherov ont tous déclaré forfaits pour cet Euro 2015. Même chose pour Alex Len, l’intérieur des Suns préférant se concentrer sur sa jeune carrière NBA.
On va donc retrouver une équipe ukrainienne très jeune, probablement la plus jeune de la compétition, avec Kyrylo Fesenko comme joueur le plus expérimenté du haut de ses 28 ans. Reprise en main par l’inconnu Yevhen Murzin, l’équipe ukrainienne comptera cet été sur Jerome Randle, un explosif pocket PG d’1,75m passé notamment en 2012-13 à Charleroi.
La confirmation des exploits de 2013 sera très complexe à aller chercher pour les Jaunes et Bleus. La quatrième place devrait être envisageable, mais je vois plus cet été comme une transition qui tombe à point: même avec un roster complet, ils auraient été trop courts pour décrocher une place aux JO et vont donc envisager une qualification pour l’Eurobasket 2017, faisant la fusion entre les effectifs de 2014 et de 2015.
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LETTONIE
L’un des gros forfaits de la compétition, il vient de Lettonie, avec l’absence de Kristaps Porzingis. Celui qui aurait pû être l’une des grandes attractions de cet Eurobasket, après être devenu le 4ème choix de la dernière draft avoir tant fait parler de lui durant l’été, ne sera pas de la partie dans son pays d’origine.
Kristaps Porzingis, c’est un diamant pur de 20 ans, qui culmine à 2,16m et propose un mélange d’explosivité, de vitesse, de maîtrise balle en main et un petit shot pas dégueulasse. Des qualités qui rappellent un peu celles de Dirk Nowitzki lors de son arrivée à Dallas, en fin de compte…
Du coup, que reste-t-il du côté de l’équipe lettone? Bah, pas grand chose, en fait. Il y a bien Janis Blums, qui sort d’une bonne saison au Panathinaikos à 33 ans. Dairis Bertans, le frère de l’autre, devrait prendre les rênes et driver l’attaque. Ou encore les vieux routards Kristaps Janicenoks ou Kaspars Berzins. Suffisants pour créer la surprise? Sans doute pas.
Mais la préparation a tout de même été convaincante, avec des victoires arrachées face aux Turcs (79-81), à la Pologne (80-81), ou encore la Slovénie (72-66). Une équipe sans gros noms, mais pleine de caractère et qui sera surtout pas à prendre à la légère, possédant notamment l’expérience pour bien gérer ses matchs.
Autres
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ESTONIE
Grosse inconnue du groupe, et petit poucet par la même occasion, l’Estonie retrouvera l’Eurobasket pour la première fois depuis 2001.
Qualifié après avoir remporté le premier tour des qualifications en 2013 (un tournoi préliminaire organisé entre « petits pays »), et avoir pu « profiter » de l’erreur des Néerlandais d’avoir aligné 2 joueurs naturalisés, les Estoniens arriveront à Riga sans grands espoirs. A l’image des Pays-Bas, ils feront sans doute figure de sparring partners, avec 3 joueurs jouant hors du pays en club (Kangur à Varese, Sokk au Dynamo Moscou et Vene Zalgiris).
Ils chercheront tout de même à forger l’un ou l’autre coup de force, afin de ramener à la maison la première victoire pour l’équipe nationale depuis 1993, et l’exploit réalisé en Allemagne avec une sixième place finale de la compétition.
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