Bernard King – l’artilleur hors pair

Scoreur hors pair, Bernard King a multiplié les exploits durant les belles heures de sa carrière. Avant de débarquer aux Knicks, il plantait 1909 points (soit 24.2 par match) pour devenir le meilleur scoreur sur une saison des Nets. À New York, ses moyennes ont explosé, 26.3 points par match en 1984 et 32.9 en 1985 ! Le tout, à un pourcentage de réussite extraordinaire pour un ailier (57.2% puis 53%).

Chez les Knicks, Bernard King a totalement explosé, intégrant notamment la All-NBA First Team en 1984 et 1985. Il passe alors devant Adrian Dantley ou Julius Erving dans la hiérarchie des SF NBA et s’impose au côté de Larry Bird sur le spot d’ailier. Il marque aussi la NBA de son empreinte à 2 reprises.

Double 50-point game

30 janvier 1984, les Knicks sont en déplacement à San Antonio. Bernard King a face à lui un autre scoreur réputé, George Gervin. Les 2 joueurs signent 16 points dans le premier quart-temps, King, à 8/8 au tir. Neuf fois dans le quart-temps, quand l’un score, l’autre répond par un panier ou un lancer-franc.

Bernard King : Je pouvais tout ressentir. C’est presque inconscient, comme si j’étais guidé vers les bonnes positions, aux bons moments. J’avais le ballon dans les positions que j’affectionne. Ce que je veux dire par là, c’est que l’important n’est pas de voir où se trouve la défense, mais il faut le sentir et jouer.

Bernard King : « Nous ne croyons pas au un contre un »

1378418508000-c07-king-06Ce sentiment ne quitte pas King de la soirée. Redoutable à mi-distance, il a artillé, artillé et encore artillé pour finir à 20/30 au tir, et 10/13 aux lancer-francs. Vu qu’il tirait peu, voire pas du tout, à 3-points, le calcul est vite fait. Bernard King termine à 50 points, contre 41 à Gervin (61.3% au tir de son côté), et, épaulé par Bill Cartwright (21pts), il mène les Knicks à la victoire contre les Spurs (117-113).

Durant ce match, les Knicks ont proposé un basket plus rapide qu’à leur habitude. Mais Bernard King, en véritable adepte du jeu structuré, inscrit la majorité de ses points sur des systèmes axés sur lui, pour lui permettre de se retrouver sur ses spots fétiches.

Bernard King : Nous n’avons pas de système pour le un contre un. Nous ne croyons pas en ça. Je ne crois pas en ça. Tout est basé sur le système. Je pense que ça signifie encore plus d’atteindre les 50 points dans le système qu’en jouant tout seul.

Rory Sparrow : S’il a le ballon à son spot et qu’il manque 2 tirs décisifs, vous avez le sentiment qu’il n’est pas dans son assiette.

En plus d’être efficace, Bernard King est clutch. A 3’45 minutes du terme, sur une séquence de 36 secondes, il prend un rebond offensif sur Artis Gilmore pour un panier, se joue de Fred Roberts pour un tir à 4 mètres puis score sur son move fétiche, un turnaround jumpshot à 3 mètres, ligne de fond. Les Knicks prennent alors l’avantage (111-110) de manière définitive.

Hubie Brown : « Je n’y croyais pas. »

Le lendemain, les Knicks jouent à Dallas. Louis Orr, la doublure de King, est toujours forfait en raison d’une mauvaise grippe. Ray Williams souffre de la cheville, et Bernard King est incertain, à cause d’une épaule douloureuse. La décision de le faire jouer est prise 10 minutes avant le début du match, après un échauffement convaincant.

Bernard King est discret, moins dominateur. Il est surtout moins recherché que la veille où il scorait en série. Là, face au très physique Mark Aguirre, il plante, évidemment, mais sans en donner réellement l’impression.

Hubie Brown : Vous ne pouvez pas dire qu’il est spectaculaire. Vous pensez qu’il est à 18 points et quand vous regardez la feuille de stats, il est à 32. Ce soir, quand j’ai entendu qu’il avait inscrit 48 points en fin de match, je n’y croyais pas.

L’ailier des Knicks a quasiment les mêmes chiffres qu’à San Antonio : 20/28 au tir, 10/13 aux LF, et 50 points. Il réalise ainsi une perf plus vue depuis les années 60, par Wilt Chamberlain (1964) et Rick Barry (1967), à savoir, deux matchs consécutifs à au moins 50 points. En avril 1987, Michael Jordan fera encore mieux en réalisant 3 matchs à plus de 50 points. Bernard King, en 2 soirs, a planté 100 points, 40/58 au tir, 20/26 aux LF.

Noël 1984

Dix mois, un bon bilan (51-31) et un 7e match perdu en demi-finale de conférence face aux Celtics plus tard, on retrouve Bernard King le 25 décembre, pour un derby contre les Nets. Le Christmas Day n’est traditionnellement pas favorable aux Knicks. En 1960, ils encaissaient un 162-100 face aux Syracuse Nationals. Un an plus tard, Wilt Chamberlain, 59 points et 36 rebonds, permettaient aux Philadelphia Warriors de s’imposer 136-135.

Les Knicks prennent l’avantage rapidement et comptent, à 2 reprises, 16 points d’avance. A la mi-temps, les Knicks mènent 64-54. Stan Albeck, le coach des Nets, met alors ses joueurs au défi.

Stan Albeck : J’ai regardé les stats à la mi-temps et Bernard avait 40 points. Tous les autres avaient mis 2 ou 3 points. Donc nous voulions qu’il n’ait plus le ballon dans les mains en deuxième mi-temps.

Les Nets, menés par Micheal Ray Richardson (36pts), refont leur retard et signent un 12-0 au milieu du quatrième quart-temps. Bernard King atteint le seuil des 60 points mais les Nets s’imposent 120 à 114.

Meilleur scoreur de la league cette année-là, il manque 27 matchs sur blessure. Le 23 mars 1985, il se détruit le genou ce qui marque quasiment la fin de sa carrière. La saison des Knicks est un échec, 24 victoires et 58 défaites.

L’introduction de la lottery permettra toutefois aux Knicks de se consoler avec le premier choix de la draft ’85.

Ecrit par:

Jérôme

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