Et de trois pourrait-on dire, avec la retraite annoncée de Kevin Garnett suivant celles de Kobe Bryant et Tim Duncan. Encore un joueur qui nous a fait tant aimer la NBA par son charisme, son jeu musclé et un caractère singulier. C’est avec joie et tristesse, qu’on revient sur la longue et fructueuse carrière du Big Ticket.

SPORT OUI, ÉTUDES NON

Kevin Maurice Garnett, est né un 19 mai de l’an 1976 en Caroline du Sud, dans une toute petite ville nommée Greenville. Il est élevé par une mère célibataire en plus de ses deux soeurs, rendant le travail difficile. Les Garnett vivent dans le quartier noir de Greenville, connu sous le nom de Nickeltown, Kevin a beaucoup d’amis et de famille dans ce quartier, notamment son cousinsd, Shammond Williams (futur star de North Carolina).

Adolescent, Kevin rencontre pour la première fois son père biologique qui ne vit qu’à quelques blocs de son quartier. Celui-ci joue un rôle décisif dans sa destinée peut-être par inadvertance: il était très doué au basket dans les années 70, un pivot dominant surnommé « Bye Bye 45 » à cause de sa rapidité prodigieuse. Par la magie du génome, Kevin hérite de ce talent. Il en fait son sport numéro un et rêve à rejoindre la NBA, sa première idole étant Magic Johnson. A l’évidence, le basket constitue également un refuge pour le jeune Garnett, il n’hésitait pas à faire le mur les soirs difficiles pour se défouler sur le bitume.

Néanmoins, sa mère, tout juste marié à un certain Ernest, ne veut pas entendre parler des rêves d’un si jeune homme. Les parents demandent donc à Kevin d’être un élève studieux et de ramener de bonnes notes, d’autant que Shirley (sa mère) est une témoin de Jéovah, inculquant les rudiments de la religion à ses enfants. Kevin célébrera Noël pour la première à 19 ans! Revenons-en au basket: c’est après son douzième anniversaire que Kevin déménage et intègre un groupe d’amis qui adule le sport de la balle orange. Son meilleur ami, Jamie « Bug » Peters devient son comparse dans cette grande aventure. Déjà féroce, Kevin aime jouer contre des joueurs plus costauds, plus vieux, plus grands, c’était la base de sa motivation pour apprendre et s’améliorer.

Il rejoint AAU à l’été et impressionne le coach Darren Gazaway grâce à une éthique de travail impeccable et le fait qu’il mette le bien de l’équipe avant le sien. Il ne cessait de jouer, c’était sa drogue; après un entrainement, il allait arpenter les playgrounds pour travailler ses découvertes et autres nouveaux moves. Durant sa saison sophomore au lycée de Maudlin, Kevin atteint un niveau que son coach James Fisher parvient à peine à appréhender: il joue dos au panier, il peut finir en contre-attaque etc. Et surtout, sa polyvalence est louée, il contrôle le jeu. Il prend aussi l’emblématique numéro 21 qui lui collera à la peau en NBA.

Cette montée en puissance s’accompagne d’un laisser-aller palpable pour les salles de classe. Il ne s’appliquait plus à avoir de bonnes notes, les matières littéraires ayant fini de l’ennuyer. L’école en vient à lui proposer du tutorat pour l’aider mais il refuse, certain que les richesses de la NBA lui tendaient les bras. Il n’a jamais douté, il emmène son équipe (les Mavericks) au titre de champion d’État après un match fleuve (27pts-17rbds-7blks), il devient le premier junior à être nommé Mr Basketball de la Caroline du Sud. Un incident met en péril ce doux rêve lorsqu’il est arrêté en compagnie de nombreux jeunes noirs ayant tabassé un freshman blanc, faisant évidemment une très mauvaise publicité pour Kevin, jusque-là auréolé d’une réputation angélique.

Il retourne à l’entrainement pour échapper à tout cela. La mort d’un ami (Eldrick Leamon) finit d’entériner sa conviction que le travail doit payer, qu’il n’a plus de temps à perdre. Il performe bien au Kentucky Hoopfest, l’aidant à recevoir une invitation au camp d’été de Nike. Afin d’éloigner Kevin des tourments de Caroline du Sud, ses deux soeurs l’accompagnent du côté de Chicago où il veut atterrir pour avoir droit à un nouveau départ. Bonne décision de sa part puisque Chicago est une ville de basket et le coach de Farragut, William Nelson, veut exploiter le potentiel de Kevin. Farragut devient une équipe attendue.

Les scouts viennent voir Garnett jouer, pendant que le côté académique s’améliore, il doit encore passer certains examens pour être éligible à la NCAA. Kevin emmène Farragut au titre de champion d’État mais échoue peu après. Il manque également ses « ACT » (American College Testing)….la NBA devient alors, plus que jamais, l’option numéro un. Durant le premier week-end d’avril, Garnett s’envole pour Saint Louis afin de jouer dans le McDonal’ds All-American Game en compagnie entre autre de Vince Carter, Paul Pierce, Ron Mercer, Shareed Abdur-Rahim et Marbury….ce dernier étant un ami proche de Kevin. L’équipe de l’Ouest l’emporte, notre grand K se fend d’une belle perf’ (18pts-11rbds-3blks), remportant le John Wooden Award. Tous les médias sont sur la brèche: alors, Kevin Garnett, prêt, pas prêt? USA Today le nomme Joueur de l’année, s’il opte pour la draft, il sera en milieu de premier tour selon les premières estimations.

On le compare à Moses Malone, qui avait signé aux Utah Stars en A.B.A à l’âge de 19 ans en 1974. Le 9 avril, Kevin réessaie le ACT pour la quatrième fois…il lui reste un mois pour se décider à faire le grand saut pour la NBA ou pas. En attendant les résultats de sa quatrième tentative, il engage un agent, Eric Fleisher, pour l’aider à faire le meilleur choix. Deux semaines plus tard, dans une conférence de presse, Kevin annonce qu’il passe professionnel. Il apparait comme un talent brut, un possible risque dans cette draft 1995 où des joueurs confirmés en NCAA comme Joe Smith, McDyess, Stackhouse et Rasheed Wallace sont plus appréciés car avers au risque.

Tout se joue sur le potentiel: Garnett est proche d’être un 7-footer (6-11) et possède une superbe vision du jeu en plus d’être un travailleur acharné. Kevin McHale, nouveau Vice-Président des opérations basket aux Minnesota Timberwolves, est probablement le plus intrigué par ce diamant à polir. Avec le cinquième pick, les Wolves veulent faire un gros coup (6 saisons d’affilée avec un bilan inférieur à 50% dans les bagages, pas une seule saison avec 30 victoires). Le choix se fait naturellement: Smith, McDyess, Stackhouse et Wallace sont pris, Kevin Garnett devient le choix logique de McHale.

NE PASSEZ PAS PAR LA CASE NCAA

Après la draft, Kevin reçoit des appels de la part des coachs universitaires. Il a réussi son test, ce qui veut dire qu’il aurait été éligible à faire une carrière en NCAA. Il signe dans la foulée de cette nouvelle un contrat de 3ans et 5.6M$, adoubé par McHale. Il invite certains de ces amis d’enfance à vivre avec lui et prend en location un autre appartement pour sa mère. Première épreuve, les camps d’été: il est forcé de travailler comme jamais. Coach Bill Blair ne doit pas accélérer l’insertion du jeune rookie en NBA, il a déjà Christian Laettner et Tom Gugliotta au même poste. Et pourtant, la première partie de saison rookie de Garnett est mouvementée: les résultats ne sont pas au rendez-vous, Blair est viré, remplacé par Flip Saunders (coéquipier de McHale à l’université et deux fois Coach of the year).

Saunders insuffle aux Wolves une nouvelle philosophie, qui ne plait pas à Christian Laettner, voyant que Kevin Garnett devenait le centre d’attention de toute la construction de l’équipe. Ni un ni deux, Laettner ne laisse d’autre choix à McHale de le trader. Ce départ donne une opportunité en or à Kevin pour s’exprimer, il n’est qu’à 6pts-4rbds par match jusqu’au All-Star Break. Après, Saunders l’utilise en tant que titulaire et Garnett répond présent: sur une série de dix matchs consécutifs, il tourne presque en double-double de moyenne en shootant à plus de 50% de réussite. A la fin de la saison, il tourne à 10.4pts, 6.3rbds, des moyennes suffisantes pour lui valoir les honneurs de la All-Rookie Second Team, malgré une saison collectivement compliquée (26-56), second meilleur bilan de cette franchise toute jeune.

Grâce (ou à cause) de ces résultats, les Wolves sont encore bien placés pour la Draft 1996 et McHale cherche clairement un complément de qualité pour Garnett. Le hasard fait bien les choses puisque Marbury sort d’une superbe saison freshman avec Georgia Tech, son explosivité, son shoot mais surtout son amitié avec Kevin en font un candidat idéal. Les Wolves travaillent dur et arrangent un deal qui permet aux Bucks de récupérer Ray Allen et Marbury aux Wolves…

L’association fait mouche: les Wolves passent à un bilan presque équilibré (40-42) et sont qualifiés pour les Playoffs pour la première fois de leur histoire. Si Gugliotta est le leader au scoring et au rebond de l’équipe, sous le leadership de Doug West, c’est bien la paire Marbury-Garnett qui fait les highlights. L’alchimie entre ces deux-là agit comme un energizer dans le roster. Garnett n’a pas encore 21 ans qu’il assume déjà le rôle grandissant de leader dans le vestiaire, c’est le pivot Stojko Vrankovic qui en fait les frais en prenant une gueulante mémorable pour ne pas avoir converti un lay-up quant un dunk était la chose à faire.

Garnett s’impose, il impose par l’exemple, il n’est pas là pour perdre. Après trois mois de compétition, il devient la pierre angulaire de l’effectif, en tournant à 15pts, 9rbds, 3ast, 3blks par match, sélectionné pour ses prouesses dans la Team Ouest du All-Star game, plus jeune joueur à intégrer cet effectif depuis son idole, Magic Johnson, en 1980.

La relation Marbury-Garnett fait les choux gras de la presse nationale, d’autant que le spectacle est au rendez-vous et que le duo Stockton-Malone avait déjà de quoi faire rêver. Pour son premier match de Playoffs, contre les Rockets, certains se mettent à rêver d’une upset. Mais Charles Barkley vient donner un coup sur la tête des jeunes loups, avec un sweep cinglant (3-0). Barkley ira dire un mot à Garnett après cette lourde défaite: « Ne baisse pas les bras ». Le genre d’expérience qui marque, et fera passer Garnett à un nouveau niveau. Sa production statistique ne cesse d’augmenter, il devient le franchise-player que recherchait les Wolves pour les mener au sommet.

Cependant, vient se poser la question rapide de l’argent. Les règles NBA autorisaient les Wolves à signer une extension de contrat à Kevin, et ce dernier choque tous les observateurs en refusant une offre mirobolante pour l’époque d’un contrat de 6 ans et 102M$. Il maintient un fait: en tant que free agent, des équipes à gros marché comme les Lakers ou les Knicks deviendraient encore plus rentables avec un visage comme le sien en leur sein. McHale se voit forcé la main et cède, ultimement, à signer à l’offre de Kevin, à savoir 120M$, c’est la première fois dans un sport majeur américain qu’un joueur gagne plus que tout le reste de l’équipe réunie.

En l’espace d’un instant, toute la pression s’accumule sur les épaules du jeune Kevin Garnett, tout juste 21 ans. On le dit égocentrique et avide d’argent pour ce move. McHale sait pourtant une chose: une star n’est rien seule, il faut pouvoir l’entourer. Un solide noyau se créé avec les arrivées de Terry Porter et Tom Hammonds pour aider Sam Mitchell, Chris Carr et Tom Gugliotta à former un supporting cast de qualité.

Les Wolves vont gagner 14 matchs sur 16 dans la saison pour aller se qualifier en Playoffs, le niveau de Garnett ne cessant d’exploser (18.5pts, 9.6rbds, 4.2ast, 1.2st, 1.8bks) avec un jeu toujours plus conséquent, d’autant que Gugliotta est au sommet de son jeu (20.1pts, 8.7rbds). En janvier, Garnett mène les Wolves à leur record de victoires consécutives en NBA, et enregistre son premier triple-double contre les Nuggets (18pts, 13rbds, 10ast), devenant le premier joueur de la franchise à être élu titulaire au All-Star Game peu après.

Les blessures touchent l’effectif de plein fouet après le All-Star break, avec la perte majeure de Gugliotta, obligeant McHale à trader pour recruter Anthony Peeler. Les Wolves terminent à 45-37, le jeu dominant et ultra-complet de Garnett y est pour beaucoup. Il ne fait que détruire tous les records de franchise pour sa troisième saison: 786 rebonds compilés, 45 double-double, 3222 minutes jouées, c’est une machine.

Une fois encore, les Wolves tombent sur une grosse cylindrée en Playoffs, avec les Seattle Supersonics. Les Wolves gagnent 2 des 3 premiers matchs puis Gary Payton prend feu et emmène les siens à la victoire 3-2. McHale voit alors poindre son plus gros challenge: une possible déliquescence de l’effectif dû au contrat de Garnett. Et c’est le lock-out de 1999 qui va permettre cela.

Gugliotta part à Phoenix pendant la Free agency, remplacé par Joe Smith (sélectionné avant Garnett en 95, souvenez-vous) puis vient le trade de Stephon Marbury – mécontent de jouer dans l’ombre du Big Ticket – dans un deal à trois avec New Jersey et Milwaukee, les Wolves recevant deux choix de draft et Terrell Brandon, un playmaker qui pouvait scorer de loin, profil similaire à Marbury donc.

C’est peu dire que la saison qui suit est anecdotique, McHale tente encore de trouver un équilibre à l’effectif et travaille à la reconstruction. L’équipe termine à 25-25 tandis que Garnett profite des transferts pour devenir une star: 20.8pts (il prend 19 tirs par match), 10.4rbds, 4.3ast, 1.7st, 1.8blks en 47 matchs où il joue 38 minutes en moyenne et compile 25 double-double. Quatrième saison en constante amélioration, il n’est que dans la All-NBA Third Team en compagnie Stockton, Bryant, Olajuwon et McDyess.

UNTIL DEATH DO US PART

La saison 1999/00 s’annonce plus radieuse pour K.G. Terrell Brandon va jouer toute la saison, lui si injury-prone, tandis que Wally Szczerbiak est sélectionné avec le 6ème pick d’une draft 1999 pas folichonne qualitativement parlant. Flip Saunders va changer plusieurs fois de line-up avant de trouver l’alchimie qui colle, en construisant tout sur le jeu all-around de son power forward, il promeut notamment Malik Sealy au poste de titulaire. Ce dernier est un joueur de cœur depuis longtemps pour Kevin et à présent son meilleur ami sur et en dehors du parquet.

En décembre, K.G mène son équipe à trois victoires de suite lors de la semaine de Noël, gagnant les honneurs de joueur de la semaine. Le lendemain, il compile 26pts-23rbds contre le Magic (record de franchise au rebond), il confirme même en étant présent au All-Star Game, titularisé, et terminant le match avec 24pts-10rbds-5ast. Plus que les statistiques personnelles, c’est bien un environnement tout acquis à sa cause qui lui permet de s’épanouir. Les Wolves s’envolent vers les 50 victoires tranquillement quand un évènement tragique vient frapper l’équipe: Sealy meurt tôt le matin du 20 mai dans un accident de voiture causé par un chauffard ivre au volant…. Garnett prend un sérieux coup derrière la nuque, émotionnellement vidé comme ses coéquipiers, il chutera au premier tour contre les Blazers sans bataille.

En dépit de cette tragédie, Kevin devient le neuvième joueur de l’histoire de la NBA à compiler en moyenne au moins 20pts-10rbds-5ast sur une saison, il réalise ses meilleures perf’ dans les trois catégories, en ajoutant le tir à 3pts à son arc (37% de réussite), donc 22.8pts-11.8rbds-5ast-1.5st-1.6blks au final. Il intègre logiquement la All-NBA First Team aux côtés du Shaq et Duncan et la All-Defensive First team aux côtés de Mourning.

Il décide d’intégrer Team USA en juillet pour aller aux J.O de Sidney 2000, une médaille au bout du compte contre la France malgré plusieurs commentaires sur sa conduite « arrogante » de l’époque:

Cette victoire aura été une jubilation pour Kevin, en grand besoin de changement d’état d’esprit. Tous les analystes voient cependant poindre des premiers signes de frustration chez lui, du fait qu’il pensait faire « sa part » pour rendre l’équipe meilleure, sous-entendu, ses coéquipiers devaient se mettre au niveau. Le backcourt semble être la position préférentielle à renforcer pour Saunders, la venue de Chauncey Billups ne pallie pas aux perf’ erratiques de Szczerbiak et Peeler. Il faut encore attendre le mois de décembre pour voir les Wolves sortir la tête de l’eau dans une Conférence Ouest, il faut le dire, ultra-compétitive (les Lakers de Kobe et Shaq, les Spurs de Duncan/Robinson, les Kings de Webber etc.).

Évidemment, les résultats de l’équipe suivent les exploits personnels du Big Ticket. Quand ce dernier faisait tout sur le terrain et ne se concentrait pas uniquement sur le scoring, l’alchimie semblait se créer. Il implique bien plus ses coéquipiers, permettant aux Wolves de terminer à 47-35, tombant sur les Spurs en Playoffs….un premier tour et s’en va. L’histoire se répète: les Wolves perdent au premier tour, Kevin se défonce en sortant des stats mirifiques (22pts, 11.4rbds, 5ast, 1.37st, 1.79blks), comptant 291 matchs consécutifs avec 10pts marqués au moins. Si Garnett semblait frustré de ses coéquipiers, la réputation des Wolves et le doute sont sur ses épaules.

D’autant que Saunders ne semble pas être à l’aise, il change au début de la saison 2001/02 plusieurs fois le line-up en déplaçant notamment Garnett au poste 3 pour laisser Joe Smith en 4, par exemple. Brandon ne sort pas de l’infirmerie, et Billups tente encore de trouver son jeu. Le propriétaire de la franchise Glen Taylor voit quatre tours de draft lui passer sous le nez suite à un deal illégal l’année précédente, c’est vraiment compliqué. Sans surprise, Garnett continue de faire des merveilles sur le terrain, il ouvre la saison avec un double double-double (25pts-21rbds), les Wolves sont à 18-8, en novembre il récidive (30pts-19rbds contre les Clipps), puis record de franchise contre les Kings début décembre (25rbds) avec ces superbes deux tirs à longue-distance pour égaliser. Deux jours plus tard, il plante un game-winner au buzzer contre les Clippers, il bloque 6-7 contre face aux Rockets et Pacers, bref, c’est un monstre.

Il travaille beaucoup à s’éloigner du panier, il acquiert un vrai tir à mi-distance tout étant dangereux à 3pts, les problèmes de match-up sont rudes face à lui. En avril, il reçoit son quatrième titre de Joueur du mois …pour l’année! Que manque-t-il? Des soutiens: Brandon ne jouera plus à partir de février, sur blessure, tandis que Billups tient le poste tant bien que mal. Les Wolves arrivent à agripper les 50 victoires portés par les 21.2pts-12.1rbds-5.2ast-1.2st-1.6blks de Garnett, une troisième saison consécutive avec 20pts-10rbds-5ast de moyenne! Les Playoffs arrivent, le sweep aussi, contre les Mavs (24pts, 18.7rbds, 5ast de moyenne…).

Magic Johnson balance alors quelques scudes par interview interposé, en questionnant le clutch de Kevin, affirmant que le Big Ticket disparaissait dans les dernières minutes décisives des matchs. Une critique qui égratigne sérieusement Kevin, et McHale enchérira sur les propos de Magic en demandant que Kevin soit plus agressifs, en défense, en attaque. On vous a déjà parlé du goût pour le challenge de Garnett? Il va alors engager son inter-saison la plus rude en terme d’entrainement: il engage un nutritionniste, un entraineur personnel et se met au yoga. Il arrive aux training camps en grande forme et serein.

Sur le terrain, Garnett atteint le sixième sens. Il impose son jeu à tous ses adversaires et n’hésite pas à prendre le match à son compte dans les moments chauds. Il va remporter le titre de MVP du All-Star Game dans une double OT victorieuse de l’Ouest, confirmant sa popularité et sa qualité. Il ne peut malheureusement rien faire face aux blessures à répétition de Szczerbiak, alors que Troy Hudson et Kendall Gill n’apportent pas suffisamment pour faire la différence.

Il n’en reste pas moins que Garnett est dans toutes les bouches quand il s’agit de pronostiquer le futur MVP de la saison, il est même encore élu Joueur du mois en Avril, les Wolves finissent avec un très bon bilan (51-31), le meilleur de la franchise.

Débutant les 82 matchs, Kevin tourne à 23pts-13.4rbds-6ast avec 40.5 minutes de jeu en moyenne, le tout agrémenté de 1.4st et 1.6blks, soit une quatrième saison consécutive avec 20pts-10rbds-5ast de moyenne, il rejoint Larry Bird dans le club très fermé des joueurs ayant accompli cet exploit. On ne voit pas comment le titre de MVP peut lui échapper….il termine second derrière Tim Duncan, soit le meilleur joueur de la meilleure équipe à l’Ouest (60-22 pour les Spurs, 23.3pts-12.9rbds-3.9ast-2.9blks).

En cause, le manque de réussite de l’équipe en dépit de ses superbes chiffres mais il faut comprendre que les Wolves tombent aussi sur de sacrés morceaux: cette fois, ce sont les Lakers. Défaite en 6 matchs prévisible devant la dynastie de Phil Jackson, qui enchaine 3 victoires pour arracher la victoire, en dépit de sublimes matchs de Garnett: 27pts à 51% de réussite, 15.7rbds, 5.2ast, 1.7st, 1.7blks de moyenne!