Des demi-finales un poil décevantes
Après un premier tour historique, les choses se tassent en NBA. Il ne reste que 4 match-up: deux semblent déjà terminées, les deux autres ne brillent pas par la qualité de jeu affiché.
Spurs et Heat en route vers les Finals
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Heat 2-0 Nets
J’étais peut-être un peu trop confiant suite aux résultats de saison régulière. Il semblerait que les Nets soient invisibles contre Miami: ils tiennent à chaque fois une mi-temps et demi avant de craquer, fatalement, dans le quatrième quart-temps face au collectif du Heat. +21 dans le Game 1, +12 dans le Game 2 et à chaque fois, une fin de match cinglante, 28-20 dans le 1er match, 25-15 dans le second.
Il faut avouer que Miami roule complètement sur la série grâce à son collectif:
5 joueurs qui scorent plus de 10pts régulièrement sur ces deux premiers matchs; le Big Three qui tente des tirs de manière raisonnée et fait jouer le reste de l’équipe; mais surtout, un Ray Allen vraiment clutch dans cette série, qui se réveille au meilleur moment:
Le plus gros problème des Nets dans cette série, outre la versatilité offensive de leurs adversaires, réside dans la raquette. Le New York Times parlait très justement de l’absence patente de Brook Lopez. Le pivot aurait très certainement pu retourner cette série à lui seul tant la différence est flagrante dans la raquette: le Heat shoote sur ces 2 rencontres à un incroyable 70.2% sous le cercle contre 47.5% pour les Nets, et ce, sans forcément dominer au rebond.
Plus encore que ces chiffres, c’est peut-être le manque d’agressivité qui caractérise cette rencontre: les deux équipes tentent moins de 20 lancers-francs (17.7 pour le Heat, 15.5 pour les Nets) alors qu’au premier tour, les hommes de Brooklyn en tentaient 26.3! Peu de fautes, de l’adresse facile pour Miami, si ce cirque continue, le sweep est au bout du tunnel.
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Spurs 2-0 Blazers
Tirons notre chapeau à Rick Carlisle, il a vraiment mis en difficulté San Antonio au tour précédent, une chose dont Terry Stotts est juste incapable. Comme sur la série Heat-Nets, il n’y a aucun suspense, pire, les Spurs semblent retrouver leur formidable jeu de saison régulière avec un banc qui excelle, un Big Three présent et de lourdes victoires: +24 au Game 1, +17 au Game 2. C’est Damian Lillard qui résume le mieux la physionomie de ces deux rencontres:
Lillard: « Dans les 2 matchs, ils font de gros run en 1ère mi-temps puis on s’ajuste et on joue mieux; on doit éviter les pts de 2nde chance »
Pour faire plus court: Portland est constamment en réaction. Les chiffres ne mentent pas: San Antonio score en moyenne 115pts à 52% de réussite au shoot, 52.8% de réussite à 3pts, 24 assists pour 10.5 balles perdues, 9.5 interceptions et 5 blocks par match. Des stats fabuleuses, qui valent un rating offensif de 120.3 et défensif de 94.3, le jeu parfait, en somme. De surcroit, San Antonio compte sur un banc prolifique qui score 50pts dans le match 1 à 56.2% de réussite et 50pts également dans le match 2 à 57% de réussite au shoot. Tout le monde peut shooter:
A l’inverse, le banc des Blazers semble apathique en dehors de Mo Williams – qui s’est blessé au Game 2 – avec 18pts dans le Game 1 à 31% de réussite et 19pts dans le Game 2 à 46%.
Oui, Portland, ce n’est pas le basket champagne sans défense des Rockets qu’il faut affronter, c’est un basket efficace, qui score énormément quand on lui laisse l’occasion de le faire et vous annihile collectivement. LaMarcus Aldridge avait sauvé les apparences au Game 1 (32pts, 14rbds à 12/25 mais un -25), il s’est complètement évanoui dans le second match rendant un piteux 6/23 au shoot, plus que jamais en difficulté:
Ce n’est pas beau mais ça fait le boulot
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Pacers 1-1 Wizards
Aurons-nous droit à une série endiablée? Le premier match ne présageait rien de bon en confirmant la preview: les Wizards, ce sont les Hawks boostés ou avec Al Horford si vous préférez. Bradley Beal avait fait un travail extraordinaire dans le Game 1 en scorant 14 de ses 25pts dans le 4ème quart-temps:
Le « pattern » retrouvé de Pacers qui ne peuvent compter sur Hibbert (0pts) semblait immuable, spécialement quand les jeunes pousses des Wizards claquent un 10/16 à 3pts et dominent allègrement le rebond (53-36). Après 48 heures (ou plutôt une campagne de playoff) de critiques incessantes, Roy Hibbert a décidé de sortir de sa boite et de faire briller l’image des Pacers qu’on aime: du jeu à l’intérieur, dos au panier, et une défense de fer:
Il compile 28pts (10/13!), 9rbds, 2 blocks. Et pourtant, ce match ne semble pas être décisif le moins du monde, tant Washington a déjà récupéré l’avantage du terrain mais surtout, aurait pu l’emporter dans le money time, la faute à une pauvre sélection de shots de la part de John Wall (2/13) et une adresse en berne de loin (5/21). Ces deux chiffres vont changer, c’est une anomalie, comme la perf’ d’Hibbert qui au passage, s’en sort avec beaucoup de « marcher » sur cette rencontre, comme pour le mettre en confiance.
Le plus inquiétant demeure: les Wizards scorent bien dans la raquette (55.6% de réussite sous le panneau) et dominent le rebond dans les deux rencontres (96rbds à 74 cumulés, dont un 28-10 aux rebonds offensifs). Il ne manque plus qu’un peu d’adresse de loin et un retour de Hibbert dans sa caverne. Quelle que soit l’issue de la rencontre, soit les friables Pacers, soit les jeunes Wizards, les deux équipes finiront hachées menues par le Heat.
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Thunder 1-1 Clippers
L’intertitre vise particulièrement cette série. Ayant l’occasion de voir tous les matchs, je peux clairement affirmer que le basket n’est pas à son plus haut niveau d’exécution entre ces deux « contenders ». On peut clairement aller en match 7 dans cette série tant les joueurs semblent drivés par leurs émotions et peuvent sortir du match à tout moment.
Le Game 1 a été une démonstration de la part de Chris Paul, qui compile un impressionnant 32pts à 12/14 au shoot dont 8/9 à 3pts et 10 assists, il faut remonter à Michael Jordan en 1991 pour retrouver une ligne de stats de cet acabit:
Le Game 2 est quant à lui une démonstration de la part du tandem du Thunder: Westbrook (31pts-10rbds-10ast) et Durant (32pts-12rbds-9ast) se sont amusés dans la parodie de défense affichée par les Clippers. Cependant, l’ascendant me semble du côté du Thunder: la domination au rebond est évidente, 99-67 sur les deux matchs cumulés (30-15 au rebond offensif), un Blake Griffin loin d’être dominateur affichant 19pts à 41%, 5.5rbds alors qu’il était à 23pts à 52% au tour précédent comme DeAndre Jordan, 7pts, 6.5rbds, 0.0 blocks alors qu’il tournait à 15rbds de moyenne et 4 blocks au tour précédent!
Si Russell Westbrook continue d’être aussi efficace et volontaire offensivement, tout ira bien: 30pts à 61.1% de réussite au shoot, 44.4% de réussite à 3pts, 7rbds, 7ast, 1.5st! On rappelle que contre les Grizzlies, ses chiffres étaient au niveau duquel une belle défense doit le contraindre à tirer: 40% de réussite, 28.6% à 3pts.
Contrairement à ce qu’il a pu réaliser à Boston, Doc Rivers n’a sans doute pas des joueurs assez bons pour pratiquer une véritable défense, préférant « Lob City » à un futur titre…alors que Scott Brooks, qui a l’air de faire moins d’ajustement qu’Erick Spoelstra (c’est dire), peut compter sur son duo et des joueurs de devoir qui verrouillent le reste des joueurs en dehors de CP3.
4 Commentaires
Un peu logique qu’on reste sur notre faim après l’orgie du 1er tour. Au vue des affiches, c’était difficile de retrouver tant d’excitation qu’au 1er tour.
Je vois toujours les Nets prendre un match grâce à l’orgueil et à la fierté mais ça s’arrêtera là. Et si les Spurs continue comme ça je me dis que le sweep est envisageable. Les Blazers ont l’air tellement inoffensif face à eux. Je vois pas comment ils peuvent prendre un match.
On va donc se tourner vers les deux autres séries où comme tu l’as dit, c’est pas formidable non plus en terme de basket. Je vois bien OKC passer à l’expérience alors que de l’autre côté, j’ai vraiment aucune idée de ce qui va se passer. A voir si le réveil de Hibbert se confirme ou si c’était juste l’histoire d’un match…
Il semblerait qu’Indiana se soit retrouvé en terme d’identité collective, avec un Roy Hibbert défensivement impeccable. Rien n’est joué mais s’ils étouffent Washington avec une défense pareille sur les prochains match, la série sera vite terminée. Le problème des Wizards, outre leur jeunesse, c’est certainement leur coaching: Randy Wittman. Ils ne vont pas aller bien loin avec lui…
Petit coup de chapeau, quand même, à Russell Westbrook: il s’amuse dans la pseudo-défense de « Lob City », je ne crois pas l’avoir déjà vu avec une réussite pareille au shoot et si peu de TO en frôlant des triple-double à chaque fois.
Les Pacers se retrouvent enfin ! avec un Hibbert dans le coup depuis 2-3 matchs !
Le rdv contre le Heat aura surement lieu.
Dans l’autre match de la nuit, je viens de voir et revoir cette fameuse possession « gérer » par Westbrook, mais avait-il encore un temps-mort à prendre ?
C’est quoi ce 5 Paul, Crawford, Collison, Granger, Jordan (puis Griffin) sorti par Doc Rivers dans le QT4 ?
Le Doc est quand même un sacré coach. Au contraire de Scott Brooks rajouteront certaines mauvaises langues 😛