Playoffs NBA : Premiers matchs et suspense garanti

Rarement a-t-on eu autant de suspenses et de matchs serrés durant un premier tour de playoffs, c’est simple, toutes les rencontres sont ouvertes, notamment à l’Est.

Les surprises de ce premier tour

J’en vois deux: les Wizards et les Hawks.

  • Bulls 0-2 Wizards

Les joueurs de la capitale américaine font une très forte impression en menant 2-0 alors qu’ils n’avaient pas l’avantage du terrain; avant les Bulls, il n’y avait que trois équipes dans l’Histoire de la NBA qui avaient perdu l’avantage du terrain et les deux premiers matchs d’ouverture: les Lakers de 1968/69, les Rockets de 1993/94 et les Mavs de 2004/05. Durant toute la saison régulière, la défense des Bulls (30-3 quand ils scorent 96pts) était louée, conséquence d’ailleurs directe, avec la récompense de joueur défensif de l’année pour Noah.

Et pourtant. Washington fait une très grosse impression: 47.5% de réussite dans le Game 1, 48.6% dans le Game 2 avec plus de 35% de réussite à 3pt à chaque fois; et beaucoup d’agressivité, comme le montre le nombre de lancers-francs tentés, à chaque fois supérieur à l’équipe qui joue à domicile: 28 à 24 dans le Game 1 et 35 à 26 dans le Game 2, tout en ayant fait plus de fautes que les Bulls. De la réussite, de la hargne, et une homogénéité dans un effectif qui s’épanouit, à l’instar de Nênê (20.5pts à 63%, 7.5rbds, 1blks, 1.5st) dans la raquette, avec Gortat (11pts, 9rbds).

Plus importante est la nouvelle dimension prise par John Wall:

Le meneur star tente 15 et 14 tirs durant ces deux matchs, il ne force pas son jeu offensif, bien au contraire, il fait jouer ses partenaires. Nul doute que l’apport d’un Andre Miller (9ppg) a été important pour le faire grandir (16pts, 5.5rbds, 6.5ast, 2.5st) il drive une équipe aux armes polyvalentes et efficiente. En face, difficile de pointer un joueur du doigt, il reste néanmoins catastrophique de voir le niveau de réussite longue distance de ces Bulls: 5/17 dans le Game 1 et 5/20 dans le Game 2 à 3pt avec une réussite globale qui ne dépasse pas 43%. Coach Thibs doit l’avoir mauvaise: une défense déjouée, une attaque absente dans les derniers instants, même si le second match est allé en prolongation.

  • Pacers 1-1 Hawks

On savait que les Hawks pouvaient poser des problèmes mais de là à chercher un match dans l’antre des Pacers, c’est une autre histoire. Sur leur mauvaise fin de saison, les hommes de Frank Vogel enchainent une défaite en ouverture des playoffs – Coach Vogel n’a d’ailleurs reçu aucune voix pour le titre de Coach of the Year – en dépit des grosses perf’ de Paul George qui répond présent : 21.7pts mais à 42.7% de réussite, 6.8rbds, 3.5ast, 1.9st.

David West – 8pts dans chaque match – symbolise cette frustration qui habite le collectif des jaunes et noir:

Je ne doute pas de ma prévision, à savoir qu’Indiana va l’emporter, pour un constat simple: les Hawks reposent beaucoup trop sur le shooting longue distance: 11/30 dans le Game 1, 10/29 dans le Game 2, c’est de loin l’équipe qui tente le plus de paniers à 3pt de cette campagne de playoffs avec les Rockets (stat’ biaisée par le match en prolongation). Vivre et mourir par les 3pts contre une équipe qui mise tout sur la défense (39% et 43% de réussite pour les Hawks), ça ne mènera pas bien loin, le Game 2 l’a prouvé: 33pts marqués seulement en seconde mi-temps pour Atlanta. L’effort est louable, Atlanta peut encore pourrir les matchs et faire des dégâts à domicile pour que dure la série et épuise Indiana. Il faudra que Paul George continue de tuer Korver et que la défense soit à l’image de celle du second match pour retrouver le niveau à Indiana.

Mentions: Dallas est loin d’être enterré contre les Spurs, ils peuvent créer la surprise, dire qu’ils menaient de 10pts à 5mins de la fin avant d’enchainer un terrible 0/12 au shoot dans le Game 1; la victoire des Warriors m’a beaucoup étonné, il s’agissait apparemment d’un coup d’esbroufe puisque dans le Game 2, les hommes de Mark Jackson prennent 40pts dans la musette, une domination que j’attendais de la part des Clippers.

Enfin, les Nets sont bien partis pour réaliser le hold-up de ce premier tour, ils sont dans le coup à chaque fois et la série va se jouer à pas grand chose car les Raptors ne jouent pas bien (20TO dans le 2nd match), à croire que leur costard de favori les dessert plus qu’autre chose. Le Heat semble avoir la voie pavée avec la blessure d’Al Jefferson.

Quelques matchs d’exception

  • Rockets 0-1 Blazers

Deux rencontres plus spécifiquement, m’ont tenu en éveil: le premier match entre Rockets et Blazers. Comme je l’avais prévu, LaMarcus Aldridge écrase tout sur son passage en compilant 46pts (17/31) et 18rbds dans l’absence de défense que constituent les Rockets. C’est bien Damian Lillard qui a fait forte impression: malgré la défense pot-de-colle de Pat Beverley (qui provoque la 6ème faute d’Aldridge en prolongation, d’ailleurs), il permet aux siens d’arracher la prolongation et y inscrit 5pts décisifs:

Plus inquiétant, le rendement de James Harden dans ce match: 8/28. Il était absolument infâme à voir jouer, bloquant systématiquement l’attaque par ses isolations et des shoots tentés impossibles, même dans les derniers instants du match. Cette maladresse couplée au Hack-à-Dwight dans le temps réglementaire (9/17 pour le pivot), ont permis à Portland de remettre la main sur le match. Harden est d’ailleurs le principal pourvoyeur de la gabegie à 3pt: 8/35 dont 3/14 de l’ancien joueur du Thunder. Si tous les matchs sont aussi intenses, je signe de suite; en tout les cas, collectivement, les Blazers n’ont pas impressionné, il faudra un tandem Lillard-Aldridge de cette trempe durant tous les matchs pour faire barrage aux Rockets.

  • OKC 1-1 Memphis

Ma série préférée, de toute évidence. Si le Thunder a dominé le premier match, ils ont dû s’incliner dans le second dans une caricature de ce que les deux équipes font de mieux: d’un côté un Kevin Durant aberrant de clutch et d’adresse malgré plusieurs shots forcés et mal venus dans les moments cruciaux, il rentre néanmoins ce panier, alors que Memphis avait pratiquement le match gagné:

Perkins qui met le panier de l’égalisation et une prolongation du feu de dieu! Dans celle-ci, tout le collectif des Grizzlies fait la différence: toujours l’extra-pass, toujours un Zach Randolph avec des paniers en déséquilibre à mi-distance, puis, pour les aider, une dépendance complète d’OKC sur le duo Durant-Westbrook pour faire la différence. Les stats ne mentent pas: Durant 12/28, Westbrook 11/28; 6/19 à eux deux à 3pt…c’est l’un des points les plus remarquable de cette série jusqu’alors: OKC shoote à 4/16 dans le Game 1 et 9/30 dans le Game 2 à 3pt et encaisse dans le Game 1 37pts-17rbds, Game 2 41pts-13rbds du duo Randolph-Gasol.

Il faut louer la défense pratiquée sur Durant, Tony Allen fait un énorme travail pour gêner la star (KD est à 36% lorsque Allen défend sur lui dans cette série):

Le seul bémol, qui suit les Grizzlies, c’est que l’absence d’une vraie star leur fait défaut dans les moments difficiles où les deux défenses sont bouclées. Ça a permis à Sefolosha de voler un ballon à Conley (qui manque de jugeote 2-3 fois dans le money time) qui ne trouvait pas de solution, et donc de continuer à rester dans le match. La série va à Memphis (27-14 en saison), les oursons sont depuis le 1er mars sur un 10-0 à domicile avec un gros rating offensif (111.4) et défensif (98.8), ce Game 2 va peser lourd.

Note sur l’arbitrage rétroactif: Petit spotlight sur la nouvelle politique de la NBA en matière arbitrale: depuis le début de ces playoffs, dès le lendemain des séries, la ligue annonce quels calls auraient dû être appelé (ou non), une faute sur Steph Curry par-ci, l’éjection de Dwight Howard par-là etc… Que penser de cette transparence? Certes, il est bon de voir que la NBA prend en compte les erreurs de ses arbitres mais deux écueils me paraissent flagrants:

D’une part, la charge toujours plus lourde sur les épaules des arbitres eux-mêmes qui vont commencer à soit tout siffler, soit rien, soit des starcalls ou que sais-je encore; d’autre part, cette remise en question constante qui ne sert au final, à rien. Car de temps à autre, ces « calls » ne changent pas fondamentalement le match ou servent uniquement de base pour que les fans continuent de se plaindre à foison; on ne rejouera pas ces matchs, il vaut mieux éviter que Stu Jackson nous refasse son cirque (Spurs-Suns, remember) ridicule que de rechercher l’absolution tous les matins.

 

Ecrit par:

N.K

2 Commentaires

  1. Free_Eagle -  27 avril 2014 - 00:36

    J’ais vu la 4ième quarter d’un Hawks-Pacers, qui malgré des erreurs de parts et d’autres, fut complétement OUF !

    Et le dernier quart également de Mavs-Spurs, avec ce big shoot FANTASTIQUE de Vince-sanity pour une victoire qui fait exploser la salle !
    ….ha, et Parker sur le banc durant les moments cruciaux…

    Quelle soirée ! quelle 1st tour !

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  2. Jérôme -  27 avril 2014 - 09:23

    Un truc me sidère, le nombre d’OT, 3 matchs sur 4 dans la série OKC – Memphis, 2/3 entre Portland et Houston, et d’autres par-ci par-là.
    D’une manière générale, beaucoup de matchs très serrés. Et finalement, un seul 3-0, pour Miami

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