Pourquoi les Pacers peuvent devenir champions cette année
Depuis le début de la saison, les Pacers sont mes favoris: une équipe solide, jouant collectif et basant son jeu sur la défense. Les choses ont évolué au niveau du roster mais la recette pour un titre de champion reste la même, explication.
La défense avant tout
Sans surprise, les 5 meilleures équipes au rating défensif de la NBA sont de grosses cylindrées: Indiana (94.9) mène de loin une escouade composée des Bulls, Warriors, Thunder et Spurs. Ce n’est pas un hasard si les Pacers sont 3ème au nombre de points encaissés sur ballons perdues ou les secondes chances ou les paniers encaissés sur contre-attaques, toutes ces catégories, au plus faible, évidemment. C’est surtout en protégeant leur cercle que les hommes de Frank Vogel font le boulot: 2140 points encaissés en 61 matchs, soit en moyenne 35pts par match dans la raquette (ils ne donnent que 22.8% de rebonds offensifs à leurs adversaires, numéro un).
Si l’on pousse les chiffres encore plus loin, avec le « Effective pourcentage » où les 3pts comptent 1.5 fois plus dans le calcul que les 2pts, Indiana tient ses adversaires à 45.6% et n’encaisse que 6.5 shoots longues distances par match (34.3%).
Tous ces chiffres se retranscrivent en images, avec Bballbreakdown qui analyse la défense rigoureuse et disciplinée des Pacers:
Un analyste de NBA.com s’est penché sur la principale caractéristique de cette défense. Outre le fait que des joueurs comme George ou Hibbert, ressemblent à des albatros pouvant contester n’importe quel tir, la défense repose sur un simple fait – dont devrait s’inspirer l’Équipe de France – une parfaite maitrise des pick-and-roll. John Shuhmann rapporte encore des chiffres, très intéressants: Indiana n’encaisse que 0.94pts par possession utilisant le pick-and-roll, la marque la plus basse de la NBA. Le combo George-Hibbert n’encaisse que 0.83pts sur pick-and-roll, à eux seuls; lorsque Hibbert ou Mahinmi défendent sur un pick, ils obtiennent presque 30% de tentatives de jumpshots!
C’est précisément pour cette raison que les Pacers sont des candidats très légitimes aux Finals, voire au titre. La finale de la Conférence Est est pratiquement déjà dans les tuyaux, on attend un Pacers-Heat, et l’on sait que la faiblesse d’un joueur comme Lebron James ou Dwyane Wade, c’est les tirs mi-distance ou à 3pt; car leur force, justement, c’est de réussir à finir près du cercle avec une grande efficacité. D’autant que la raquette du Heat peut se transformer en un champ offensif à explorer pour Indiana, en jouant sur des West, Hibbert, Scola…ou Bynum.
Se fondre dans le collectif
Avoir la meilleure défense de la NBA, c’est bien, avoir une équipe qui peut marquer efficacement et multiplier les menaces dans ce secteur, c’est encore mieux. A l’heure actuelle, les Pacers ont 6 joueurs scorant en double-figure de moyenne:
On voit également 4 joueurs à plus de 5 rebonds de moyenne, mention à Stephenson (14.1pts, 7.4rbds, 5.1ast) toujours en tête des joueurs en triple-double en NBA. Les recrues ont été de marque: Evan Turner arrive contre Danny Granger, Andrew Bynum vient signer dans l’espoir de trouver un cadre pour gagner un titre; ce sont deux ajouts loin d’être négligeables et qui rendent le roster encore plus dense et talentueux côté Pacers. Frank Vogel est un coach patient, qui aime à voir de la constance et de la régularité dans son équipe, ce n’est pas une surprise de voir que le 5 majeur Hill-George-Stephenson-West-Hibbert a débuté 54 des 61 rencontres, les 7 autres formations étant dû à différentes blessures.
L’importance des remplaçants est souvent sous-estimée dans cette équipe, qui peut croire que ce sont Ian Mahinmi et Luis Scola qui ont le meilleur rating défensif? Certes, ils jouent moins longtemps, respectivement 16.3 et 17mins par match. Le français réalise d’ailleurs de très bonnes perf’ depuis l’arrivée de Bynum, il termine le mois de février avec 4.4pts, 4.0rbds et 1.2blks. Il réussit à soigner son ratio +/- (+4.5) sur ce mois:
Si Bynum peut rejoindre l’escouade durant les playoffs, à un niveau décent, vu son skillset offensif, il peut devenir une arme de combat comme aucune équipe de la côte Est peut en avoir. Même son de cloche, d’ailleurs, concernant Evan Turner. Il continue de chercher son rythme avec 20 à 30mins de temps de jeu, selon le bon vouloir de Vogel.
Coaching first
Il n’en reste pas moins que l’arme principale des Pacers, c’est Frank Vogel. Pour rappel, lorsqu’en 2010/11, Indiana licencie Jim O’Brien, la signature de Vogel ne fait pas de remous médiatiques. Il commence par relancer l’équipe (20-18) pour une défaite au premier tour; l’année suivante, un joli bilan (42-24) et une élimination en demi-finale de conférence; en 2012/13, bilan soigné (49-32) et une défaite en finale de conférence. Cette année, les Pacers vont très probablement atteindre les 50 victoires, au moins (46-15), il reste 21 matchs à jouer.
Plus encore que son système, sa défense ou ses résultats, c’est l’attitude de ce coach qui est à louer. Il est intense, il sait parler à ses joueurs, et les anglophones apprécieront par exemple cet inside trax:
Il a réussi à combiner des joueurs que l’on attendait pas à ce niveau, qui vivent à travers la défense et s’émancipent, de plus en plus, offensivement à l’instar de Paul George. On parle très peu souvent de l’attaque d’Indiana et pourtant, son shoorting charts en dit long:
Aucune réelle faiblesse, tous les secteurs du jeu sont dans la moyenne ou mieux, particulièrement le shoot au périmètre (une spécialité de joueurs comme West ou Scola). Il n’y a pas besoin de marquer 110ppg par match quand on a une défense qui tient ses adversaires à 91.6pts de moyenne; il suffit de marquer 98.9pts (+7.3) avec une domination outrageuse à domicile : un bilan monstrueusement bon 29-4 et un équilibre attaque: 101.2pts marqués en moyenne – défense, 87.1pts encaissés, qui donne une marge de 13pts en leur faveur.
Sachant qu’ils vont terminer premier de la division centrale (ils ont déjà gagné le titre et sont qualifiés pour les playoffs), c’est un avantage ubuesque qui trace le sillon jusqu’en Finals. Seule petite ombre au tableau, depuis le All-star break, l’équipe joue un poil moins bien, ayant enchainé pour la 1ère fois de la saison 3 défaites consécutives avec un rating défensif tombé à la 12ème place, un coup de mou qui doit être résorbé à l’approche des playoffs.
2 Commentaires
Bonne article mais mauvais moment pour le pondre avec leur 3ème défaite d’affilé hier soir! ^^
Le trade de Granger serait il plus néfaste pour le groupe qu’on ne le pense? Les pacers ont récupéré un bon joueur, mais peut être que Granger faisait parti des cadres du groupe en dehors du terrain…
C’est peut être que passager mais au dela de leur 3 defaites il rame quand même pas mal en ce moment avec des victoires à l’arraché contre des petites équipes et il prenne pas mal de point…
C’est ce que je signale à la fin de l’article mais une mauvaise passe de quelques matchs ne change rien aux faits: ils ont le meilleur bilan de la ligue avec le Thunder et le chemin vers les Finals est tout tracé, contre OKC ou SA (prédictiooooons).
Mieux vaut un trou maintenant qu’au premier tour des playoffs si tu veux mon avis.