Petit flashback sur l’incroyable success story de Shaun Livingston. Il ne fait pas la Une et pourtant son parcours a été semé d’embuches, on a longtemps cru qu’il ne pourrait plus jouer en NBA.

Un espoir, une blessure

Cela fait maintenant presque 10 ans que Shaun Livingston a fait ses débuts dans la grande ligue, 4ème pick de la draft 2004 en provenance de Duke, sélectionné par les Clippers. Il est drafté devant des joueurs comme Luol Deng, Andre Iguodala ou encore Al Jefferson. Ce qui a séduit les Clippers, c’est d’abord sa taille: un meneur véloce et rapide de 2.01m, athlétique, avec une bonne prise en main du ballon, une vision du jeu et un passing skill élevé. C’est définitivement une condition physique et athlétique hors-norme qui fait la différence. Une meilleure appréciation sera faite, vidéo à l’appui:

Néanmoins, durant ses deux premières saisons, il est plusieurs fois touché et ne peut jouer à son plein potentiel. Durant la troisième (9.3pts, 5.1ast en 2006/07), sa vie va changer, sa carrière sera brisée et la blessure sera terrible, c’est encore difficile à voir aujourd’hui (désolé pour la qualité, introuvable en courte séquence de bonne facture):

Que reste-t-il de son genou, après ce soir du 27 février 2007? Pas grand chose. Il avouera ne jamais avoir regarder les images de ce choc. Il s’est pour ainsi dire déchiré tout le genou gauche en deux: le ménisque, les tendons etc…tout a sauté. Un médecin le préviendra même du pire: si l’artère est touchée, et qu’il y a un risque de gangrène, il pourrait être amputé de la jambe. La violence des images rejoint celle du verdict médical, il manquera les 28 matchs restant de la saison 2006/07.

Par la suite, c’est la longue traversée du désert, saison blanche en 2007/08 et viré, finalement par les Clippers, le 10 juillet 2008. Il n’avait alors plus de genou, face à une rééducation longue et douloureuse; plus d’équipe non plus mais seulement la foi, le courage de tenir bon pour revenir vivre son rêve. Ses pérégrinations vont lui faire connaître les Clippers, Miami, Oklahoma City, Washington, Charlotte, Milwaukee, Houston, Re-Washington, Cleveland et enfin, Brooklyn.

Une valeur affirmée

C’est en tant que monnaie d’échange qu’il continue donc sa carrière, après le feu vert des médecins en 2008. Entre la D-League, les petits contrats de 10 jours, il réussit à signer un deal (2 ans et 7M$) avec les Bobcats, néanmoins, il sera échangé puis coupé, un mouvement incessant qu’il côtoiera encore entre 2011 et 2013. En quête d’un back-up pour Deron Williams et n’ayant pas une marge financière de pacha, les Nets le signent en 2013.

« J’ai traversé beaucoup de choses, j’ai connu l’adversité la plus profonde, surtout au moment même de la blessure. Ces doutes au final, se sont transformés en foi et tous ceux qui m’ont soutenu dans ma famille le savent. J’essaye de ne plus y penser, c’est mauvais de vivre dans le passé. »

C’est Kevin Garnett qui décrit le mieux sa situation dans l’équipe à l’heure actuelle:

« Toute l’équipe connait son histoire. On sait ce qui lui est arrivé, je le vois travailler tous les jours et je suis très fier d’être son coéquipier. »

En dernière instance, c’est sur le terrain que Livingston prouve sa valeur avec les Nets, il atteint le sommet contre son ancienne équipe du Heat, contre laquelle il joue 51 minutes avec de très jolies stats : 19pts, 11rbds, 5ast, 3blocks et des actions d’éclats:

Il a également réussi une chose qui n’était plus arrivé depuis le 2 avril 2008: il fait faire sa 6ème faute à Lebron James! Tournant à 14.7pts, 6.7rbds, 2.3ast et 2.7st sur ses 5 derniers matchs, il s’avère être plus qu’un simple remplaçant à Deron Williams, il est un complément du meneur all-star. Joe Johnson raconte:

« Il nous est précieux. Nous avons maintenant deux différents meneurs: Shaun est élancé, athlétique, avec de grands bras et peut faire pleins de choses différentes, vous pouvez par exemple switcher avec lui sur un pick-n-roll sans que cela ait d’incidence défensivement, et en attaque, il peut poster et c’est vraiment un très bon passeur! »

Son nouvel état d’esprit séduit, acquit grâce à sa maturité forgé au travers d’un chemin de croix d’où toutes les équipes le pensaient enterré. Certes, son avenir est incertain, personne ne peut prévoir s’il va encore se blesser, si sa jambe va tenir ou non, en tout les cas, il aura montré qu’on peut revenir de la pire des blessures possible à force d’abnégation, de travail et de talent. Peut-il être, dans le vestiaire, une sorte de catalyseur émotionnel pour ces Brooklyn Nets en quête d’une identité collective? Peut-être bien…