Toute la presse spécialisée et les reporters NBA sont extatiques sur ce premier tour, c’est simplement le début de playoffs le plus intense et serré depuis…très longtemps.

Doc Rivers « Je ne pense pas qu’il y ait un seul favori à l’Ouest »

J’emprunte la formule de Rivers avec plaisir car elle reflète à merveille ces premiers matchs dans la Conférence Ouest.

• Thunder 2-2 Grizzlies

Cette match-up est le symbole, avec le match Spurs/Mavs, de ce constat: les matchs sont serrés, le niveau de jeu est élevé, tout le monde y trouve son compte. Les chiffres sont aussi éloquents: hormis le premier match emporté de 14pts par le Thunder, les 3 rencontres suivantes se sont terminées en prolongation, dont deux derniers matchs qui ne dépassent pas les 100pts marqués de chaque côté.

Dans le Game 3, Mike Conley fait la décision avec 5pts en prolongation et dans le Game 4, c’est le surprenant Reggie Jackson qui sort de son cocon pour planter 32pts à 11/16 au shoot, 9rbds et un 3pts décisif pour ramener ses coéquipiers dans le match dans le money time:

Scott Brooks: « Reggie a joué un basket extraordinaire. Il a été capable d’attaquer le panier et de bien finir à l’arceau, comme il a pu le faire toute l’année, je savais qu’il serait là à un moment ou un autre. Il a été parfait en tant que sixième homme ».

Avant ce match, Reggie Jackson n’avait compilé, en 3 rencontres, que 15pts (3/19) et se révélait être un non-facteur. Il a peut-être sauvé la série et le futur du Thunder tout entier sur ce match, tant le duo Westbrook-Durant est maladroit. Kevin Durant tourne à 39.6% et Westbrook à 35.1% en 4 matchs, c’est encore pire à longue distance, avec respectivement 9/34 et 6/31 pour les deux hommes. En terme de plan de jeu, on se retrouve encore avec un tandem contre un collectif, et lorsque Z-Bo est tenu dans la peinture (5/14 dans le Game 4), cela devient difficile pour les Grizzlies de conclure sans leur go-to-guy dans les moments chauds. Cependant, il faudra noter que Memphis perd de G4 aux lancers avec un piteux 13/23.

Je ne peux résister au plaisir de partager ce petit moment de « réalité », sur le terrain, quand Kendrick Perkins et Zach Randolph vont chez l’arbitre pour demander à ce que celui-ci les laisse jouer plus dur et physique, histoire de ne pas pourrir leur match-up par des petites fautes bêtes (et ce même si les deux bonhommes se sont déjà frittés)

•  Mavs 2-1 Spurs

J’étais convaincu que les Spurs prendraient l’ascendant rapidement et se débarrasseraient des Mavericks; bien mal m’en a pris, puisque ce sont les Mavs qui dominent cette série, ils devraient être à 3-0! Car durant leur premier match, ils ont compté 10pts d’avance à 5minutes de la fin avant de s’effondrer en réalisant un 0/12 dans ces dernières minutes, encaissant un 15-0 cinglant.

L’apothéose a été atteinte dans le Game 3 où Vince Carter prend une revanche sur sa carrière en plantant le panier de la gagne à 1.7sec de la fin, lui rappelant celui qu’il a manqué, autrefois, contre les 76ers, le « 20 mai 2001 »:

Plus encore que ce final haletant, une statistique vient corroborer cette excellence des hommes de Rick Carlisle contre les Spurs: Dirk Nowitzki n’a pas dépassé les 20pts durant 3 matchs consécutifs, ce qui ne lui était pas arrivé en playoffs depuis…2001! Les options offensives sont légions et le combo Calderon (meilleur shooteur longue distance de la ligue) – Ellis (gros finisseur et joueur de pénétration) joue un rôle immense dans ce schéma de jeu.

En effet, lorsque la seconde mi-temps débute, Tony Parker n’existe simplement plus. Outre le fait de se faire aplatir par Ellis (29pts dans le Game 3), c’est son scoring qui manque, il tourne en seconde mi-temps sur ces trois matchs à 3.3pts en 13mins, à 38.5% au shoot, aucun panier à 3pt converti et 2.0 passes. Une catastrophe, notamment quand le match se joue à quelques points d’écart. Il a fallu que Kawhi Leonard plante 17pts dans le 4ème quart-temps du match 3 pour que les Spurs restent en vie, par exemple. Un constat qu’il connait:

Tony Parker: En seconde mi-temps je n’ai pas joué et eux, ils ont continué à faire ce qu’ils savent faire de mieux.

• Blazers 2-1 Rockets

Ce n’est pas ma série préférée, ça manque clairement de défense mais pour les aficionados du basket champagne, vous êtes servis. Les Rockets ont sauvé leur tête dans le Game 3 à Portland grâce à un inconnu, Troy Daniels, qui n’avait joué que 92 secondes en saison régulière après avoir fait quelques matchs en D-League:

Un coup très très chanceux pour Houston, alors qu’Harden partait dans une possession plus qu’hasardeuse. En parlant du barbu, je suis étonné du manque de remontrance à son égard dans les médias, tant il cannibalise toute l’offense sans efficacité. Game 1: 8/28 dont 3/14 au shoot; Game 2: 6/19 et Game 3 en prolongation: 37pts avec un 13/35 dont 3/11 à 3pt! Évidemment, c’est le jeu de Houston, d’accélérer la vitesse du jeu et d’être fou-fou, McHale aime laisser cette liberté à ses joueurs mais dieu que c’est laid! Les deux équipes sont d’ailleurs les seules à faire péter les scores: 116.7ppg pour Portland, 115.3 pour Houston alors qu’aucune autre équipe ne dépasse les 101pts marqués en moyenne.

Et le match 3 a montré une chose: les Blazers peuvent rester dans le match alors qu’Aldridge est maladroit (8/22) – Asik défend enfin sur lui à plein-temps –  il a fallu un coup du sort, l’avantage du terrain reste dans l’Oregon où un 3-1 est attendu ce soir.

Un dernier mot pour saluer les perf’ de Dwight Howard. Les critiques à son endroit ont été faciles durant ces dernières années mais là, pas grand chose à redire: 27.7pts à 54.2% et 63.3% aux lancers-francs, 14.3rbds, 3.3blks, il prend l’ascendant sur Lopez et Aldridge:

Note: La rencontre entre Clippers et Warriors semble définitivement tendre pour les angelinos (2-1) mais le scandale Donald Sterling (enregistrement audio de propos racistes) fait grand bruit. Même le président Barack Obama a eu une question sur le sujet et le boss de la NBA, Adam Silver, a tenu une conférence de presse pour adresser le sujet: une enquête sera menée et le propriétaire jugé sur des faits. En attendant, les joueurs des Clippers semblent amer et c’est un fait qui peut changer les choses; Chris Paul et Doc Rivers ont du boulot pour garder les joueurs concentrer sur le sujet: les Playoffs.

Les meilleures défenses du pays se réveillent à l’Est

Aucune équipe n’est jamais revenu d’un 3-0, ce ne sont pas les pauvres Bobcats, amputés d’Al Jefferson, qui vont changer les choses. A part les pleurnicheries de Lebron James concernant les fautes qu’il subit, cette rencontre est pliée. Quant aux Nets, le trio Johnson-Pierce-Garnett fait beaucoup de dégâts, ils sont loin les Raptors de la saison régulière, ce soir le Game 4 décisif pourrait clore la série ou, sait-on jamais, dans l’antre des Nets, relancer l’intérêt de celle-ci. Il n’y a finalement que les duels Pacers-Hawks et Bulls-Wizards pour nous tenir en haleine.

• Pacers 2-2 Hawks

Atlanta n’est pas une grande équipe, n’a pas de très grands joueurs et pourtant, ceux-ci font des misères à des Pacers en mal de confiance, comme leur pivot. En effet, Roy Hibbert a joué son premier match potable hier, lors du Game 4, où il réalise ses premiers contres de la série, c’est vous dire la nullité du bonhomme jusque-là. Vogel commence à le bencher toute la seconde mi-temps, pour se reposer sur la paire West-Scola, plus mobile et à même de défendre sur les intérieurs fuyants que sont Paul Millsap et Pero Antic.

La raquette des aiglons, en sus des percussions de Jeff Teague, Mike Scott et Carroll; et des shoots longues distances de Korver, voilà le ticket gagnant d’Atlanta en ce moment. Je tire très sincèrement mon chapeau à Mike Budenholzer, qui a réussi, avec des pièces mal branlées, à former un collectif compétitif face à la première défense de la NBA. Le manque de profondeur, couplé aux performances erratiques de certains joueurs autre que les stars (Teague, Korver, Millsap), ce sont des facteurs qui plomberaient n’importe quelle équipe.

Et pourtant. Les Hawks ne passent pas loin de remporter le match 3, la faute à plusieurs pertes de balle idiotes et d’un manque de lucidité offensive. Cette dernière était en berne car Indiana a retrouvé deux choses: de l’adresse et de la défense. En rentrant quelques shoots importants et en défendant sur la ligne à 3pt, les coéquipiers de Paul George trouvent la solution:

La série est loin d’être terminée, Atlanta joue sans pression et peut encore faire un run, il faudra tenir le choc au match 5, le plus important des séries à 7 matchs.

• Wizards 2-1 Bulls

Il a fallu deux faits de jeu exceptionnels pour que Chicago réussisse à retrouver le chemin de la victoire: d’une part, le match sensationnel de Mike Dunleavy. A 34ans, il plante 35pts à 8/10 à 3pt, il s’est mué en scoreur instoppable sur les catch-and-shoot, ce que Coach Thibodeau lui a demandé. Il ne pourra pas réitérer ce genre d’exploit à chaque rencontre, l’offense des Bulls est toujours précaire.

MAIS. Le second fait de jeu, qui peut retourner la série, c’est l’éjection de Nênê Hilario et sa suspension pour le match 4, après cet intense tête-à-tête en compagnie de Jimmy Butler:

Le brésilien était le moyen le plus sûr pour Randy Wittman d’ouvrir la défense des Bulls. Son shoot à mi-distance dévastateur, sa carrure très large et difficile à bouger pour Noah, tous ces avantages qui lui permettaient d’écraser la défense de Chicago: 17pts à 53.3%, 6.3rbds, 1.7st. L’ami Coach Nick de Bballbreakdown a bien démontré cette omniprésence d’Hilario:

Chicago doit remporter ce Game 4 à Washington, la question est de savoir qui sera le relai offensif permettant de répondre à la paire Wall-Beal? Et surtout, l’impact d’un Drew Gooden (ou Seraphin?) qui va trouver des minutes sans Nênê? Je vois bien Trevor Ariza sortir de sa boîte pour planter et rebonder, c’est certainement le joueur le plus underrated de la NBA à l’heure actuelle. Réponse ce soir.