Rétrospective des jeux video de basket : les années 2000 (Part 1)
NBA 2K s’impose en maître
EA Sports n’entend pas se laisser faire pour autant et cette décennie sera marquée par une lutte de pouvoir entre la franchise d’EA Sports et celle de 2KSports, tant sur le plan de la qualité intrinsèque des softs que sur le plan marketing avec des millions de dollars dépensés pour s’arroger les droits à l’image de certains joueurs pour faire la couverture des titres.
En 2000, EA est toujours l’acteur le plus prolifique et le plus populaire sur ce segment, NBA Live 2000 rencontrera un franc succès, distribué sur PC/Playstation/N64 à l’effigie de Tim Duncan. Si vous jetez un oeil observateur à la couverture, un petit logo fait son apparition: Michael Jordan apparaît officiellement dans le jeu! C’est la dernière mouture que la N64 connaîtra mais certainement une des meilleures de la série des Live. En effet, EA introduit d’abord des équipes All-Star de légendes dont Michael Jordan jouable en un contre un, de nouvelles animations pour les joueurs et un mode franchise très poussé.
Sur PC, il est même possible de télécharger une photo de soi pour faire un modèle de jouer fantaisiste. En mettant la main au porte-monnaie, la franchise réussit à s’arroger également une bande son imposante qui comprend Rahzel et Run D.M.C. Certains se souviennent peut-être encore de l’intro, marquante:
Ces mises à jour sont louables mais trop cosmétiques pour en faire un véritable étalon mesure de la qualité d’un soft de basket. On attend mieux, on attend de la simulation et du réalisme et c’est Visual Concepts qui va encore frapper très très fort avec l’arrivée de NBA 2k1, Allen Iverson en porte-étendard. De tous les tests de l’époque, une phrase revient sans arrêt: « contrairement à la concurrence, il ne s’agit pas d’une simple mise à jour. »
Car oui le gameplay sera totalement repensé pour atteindre des objectifs de réalisme vis-à-vis notamment de l’aspect défensif souvent oublié dans les franchises précédentes, mais aussi grâce à une nette évolution graphique du jeu. Un schisme se créé donc lentement mais surement entre un titre se revendiquant à la fois arcade et simulation (NBA Live) et un titre se voulant être la simulation de basket pour les puristes (NBA 2K). La Dreamcast permet aussi, pour la première fois, de jouer en ligne, ce qui est un sacré atout en terme de compétition et d’émulation entre amis.
De plus, le jeu est complètement paramétrable grâce aux sliders, une feature qui mettra du temps à arriver chez EA. Mais c’est bien le système défensif qui est loué de toute part à cause de sa difficulté d’appréhension, il ne s’agit pas de foncer, il s’agit de réfléchir et d’apprendre à défendre sous peine de punition. Un petit aspect du gameplay en vidéo:
Derrière les deux contenders, le marché est divisé. Virtua NBA est lancé en Arcade, il fait partie de ces jeux Virtua (Striker, Tennis etc…) édités et développés par Sega qui se veulent plus accessible et « arcade« . Il n’y aura pourtant aucun portage sur la Dreamcast, comme si le titre pouvait faire de l’ombre à 2K ou inversement. Konami revenait avec un NBA In the Zone 2000 qui calquait ses standards sur les modes de jeux des années 90′s avec un peu de motion capture, Joypad lui collera un 5, IGN un 6, c’est un jeu très moyen qui arrive juste pour se faire lyncher. Microsoft se garde bien d’aller chatouiller les consoleux et se réserve le droit de concurrencer NBA Live sur Windows avec NBA Inside Drive 2000, Ray Allen en cover.
Le titre n’est pas mauvais, il a le mérite d’exister et de proposer une alternative aux joueurs PC. Sony persiste également avec sa série des NBA Shootout, avec l’opus 2001 et 2002 développés par 989 sports (Cool Boarders, Syphon Filter) et des jeux surtout de seconde zone qui ne sont apparemment jamais sortis sur le continent européen ou au Japon.
How about dunks?
Sur le segment purement Arcade à la NBA Jam, on retrouve de nouvelles franchises. Midway n’a pas abandonné ses projets et relance un nouveau titre sous une nouvelle marque à savoir NBA Hoopz. Shaquille O’Neal est à l’honneur sur la pochette, cela ne fait pas du jeu une merveille. Les modes sont toujours les mêmes (5vs5 ou 3vs3) avec une division entre arrières, ailiers et pivots dans les effectifs. L’accueil pour le soft est froid, graphiquement à la limite des standards de l’époque et avec un contenu rachitique qui ne fait pas rêver. Les développeurs ont même réussi à ne pas mettre les bons uniformes du Magic et des Suns pour la saison 2000/01, se rabattant sur ceux de la saison 97/98!! NBA Hoopz est pourtant symptomatique du jeu d’arcade dans les années 2000: un contenu peu rafraichissant, quelques heures maximum d’amusement avant de lâcher le soft pour de vrais simulations ou compromis avec une durée de vie plus conséquente.
Electronic Arts va saisir cette opportunité pour rentrer sur ce marché avec sa branche EA Games (EA Sports Big), en lançant l’opus NBA Street. Profitant de l’apathie et du manque d’idée dans ce domaine, EA va réaliser un véritable come-back avec un jeu fun et jouissif en poussant le délire jusqu’au bout. Le jeu s’affirme comme purement arcade avec des dunks complètement fantaisistes, des sauts de 5 mètre des joueurs, l’absence de règles et visuellement, des animations et une réalisation parfaite. Si la durée de vie reste courte, la rejouabilité est présente à plusieurs. Toutes les licences sont présentes et certaines légendes de street sont créées pour faire office de boss.
Afin d’être exhaustif, il nous faut mentionner deux franchises très obscures. Tout d’abord ESPN NBA 2 Night, vêtu d’un splendide jeu de mot. C’est tout simplement le nouvel opus édité et publié par Konami, avec une feature nouvelle, l’apparition du logo de la chaîne américaine de sport ESPN. Ce titre, et sa suite (ESPN NBA 2 Night 2002) sont jugés comme très médiocres à cause d’un gameplay trop brouillon et des défauts majeurs dans ce domaine. Ensuite, dans un registre plus étonnant, un certain Backyard Basketball 2001 voit jour sur la console de Sony et sur PC grâce au soutien d’Atari. Le concept est fait pour les enfants et se décline dans tous les sports: quelques joueurs lambda se mélangent à des joueurs pros version enfants également, pour devenir champion de la Backyard League.
De la compétition naissent les grands titres
NBA Live 2001 aura beau jeu d’afficher un Kevin Garnett, star parmi les star, il ne brille pas par ses évolutions. Certes, on retrouve toutes les franchises ainsi qu’une bande son de bon niveau et une accessibilité caractérisée par ce compromis arcade/simu’ qui sied à la série. Dans le coeur des fans, ce n’est plus suffisant, EA se repose trop sur ses lauriers et les itérations semblent n’être que de pales copies mises à jour sans innovation majeur. Indulgente jusque-là, la presse spécialisée ne peut rien faire pour NBA Live 2002. Si mettre Steve Francis en jaquette n’était pas suffisant, cet opus ne peut pas stagner. Et pourtant, aucune innovation, si ce n’est des commentaires en français et des effectifs à jour. La sanction sera effective avec le prochain coup de marteau de Visual Concept.
Le véritable tour de force opéré par la franchise 2K arrive avec NBA 2k2. Si Allen Iverson est encore une fois en couverture, le titre n’est plus cantonné à la Dreamcast qui coule avec SEGA. Les possesseurs de Playstation 2, Xbox et Gamecube voient donc arriver le titre de Visual Concept, lui donnant par la même une véritable aura capable de jouer sur les mêmes plates bandes que EA Sports. A présent, sont inclus en plus des licences officielles de la NBA, des stades et joueurs, des légendes: Michael Jordan, Larry Bird, Julius Erving, Wilt Chamberlain, Magic Johnson et Bill Russell.
Plus encore que le contenu pharaonique, c’est les mécanismes de jeu qui sont peaufinés au laser. La jouabilité ne souffre d’aucun défaut, on parle de véritable simulation avec plus de 2000 animations pour tous les joueurs afin de les caractériser dans le moindre détail. L’intelligence artificielle offre un challenge redoutable et toutes les règles sont implémentées dans le jeu pour le rendre le plus réaliste possible.
Le calendrier de la Nintendo Gamecube se faisant rachitique, le géant japonais n’hésitera pas à ressortir une version de NBA Courtside 2002 avec Kobe Bryant. Il n’en ressortira qu’un jeu moyen exclusif à la GameCube, un jeu devant lequel, pour la petite anecdote, j’ai réussi à m’endormir en jouant un match. Ce n’était pas un étron pour autant, il était assez beau, jouissif en terme de dunks et d’attaque, il proposait un gameplay proche du Live mais l’ambiance générale du soft manquait d’ambition, d’autant que NBA 2k2 était maintenant disponible sur la NGC. Et dans le registre de véritables échecs, on peut citer un NBA Jam 2002 sur Gameboy Advance, descendu en flèche par toute la presse spécialisée devant le peu d’intérêt que présente le soft, après la claque NBA Street.
Microsoft va alimenter sa machine également, avec son NBA Inside Drive 2002, Vince Carter est à l’honneur, et le basket aussi puisque le reboot de la franchise sur la nouvelle génération convainc sans révolutionner le genre. IGN aura même l’audace de mettre en point positif que « Rasheed Wallace a l’air cool dans ce jeu. » Cependant, le manque de finition et de précision dans le gameplay n’en feront qu’un jeu moyen.
Et quitte à parler de jeux moyens, voire mauvais, il est de commune renommé que certains titres passent sous le radar. C’est le cas d’un titre comme NBA Starting Five et pour ne rien changer, c’est encore Konami qui s’amuse à rebrand à l’infini sa « simulation » de basket. Ce titre ne fera une nouvelle apparition qu’en 2004 (NBA Starting Five 2005) et encore une fois, en terme de qualité, le travail n’est pas fait, la série est un échec, pur et simple.
FINISH HIM!!!
Toutes ces franchises ont en point commun de sortir en fin d’année, pour le catalogue de Noël mais 2K fait de la résistance, puisque le titre ne sort pour les éditions 2k2 et 2k3 qu’en mars.
Les affrontement entre NBA Live et NBA 2k deviennent de vrais classicos, les deux franchises se tirent dans les pattes et rivalisent en terme de marketing pour se différencier. Entre un titre qui adopte un compromis acceptable arcade/simulation, visant de ce fait le grand public, et une autre, perfectionniste de la simulation de basket la plus réaliste, qui compte sur la qualité de son soft et la création, dans les communautés, d’influenceurs pour la vendre.
Pour NBA Live 2003, vendu via Jason Kidd, EA commence à vraiment se différencier vis-à-vis du gameplay en implémentant un « freestyle control », qui permet aux joueurs stars de sortir leurs moves préférés, le tout géré habilement par le deuxième stick analogique des manettes. Il n’empêche que le soft n’est pas exempt de reproches, notamment en terme défensif (pratiquement rien) et en privilégiant une sorte de basket champagne qui ravit le public. Les $$$ permettent également d’acheter une bande originale pleine de stars, allant de Fabulous à Busta Rhymes et Snoop Dogg.
Le souci réside dans la comparaison. SEGA sert de véritable étalon pour mesurer le degrés de réalisme d’un jeu à ce moment-là et NBA 2K3, toujours aux couleurs d’Allen Iverson, rivalise d’ingéniosité. Possédant les licences, les modes de jeux et une réalisation soignée, les développeurs mettent toujours l’accent sur une intelligence artificielle bien au-dessus de la norme ainsi qu’un gameplay remanié et qui demande une adaptation, un apprentissage, afin de profiter au maximum des capacités du titre.
D’autant que le jeu est toujours paramétrable de A à Z grâce aux Sliders. Ce sont les paramètres qui vous permettent de changer la réussite aux tirs, aux lancers, aux interceptions, le type de défense, etc….donnant lieu, sur les forums à de grandes messes de partage des Sliders les plus réalistes. SEGA avait quand même mis les petits plats dans les grands avec cette publicité US du titre :
L’univers du PC connaît quant à lui un règne sans partage de NBA Live. Le produit de Microsoft, NBA Inside Drive 2003, featuring Pau Gasol, reçoit un accueil plutôt froid de la presse spécialisée et ne sera commercialisé que sur Xbox. La franchise ne durera de toute façon pas, elle sera arrêté après l’opus de NBA Inside Drive 2004, cantonné à une réalisation dépassée et des défauts le condamnant.
EA domine dans un autre domaine, celui du fun. La série des Jam étant morte, il fallait une suite au superbe NBA Street, elle arrive avec NBA Street Vol.2 avec en cover un certain Michael Jordan. C’est toujours la branche EA Big qui s’en occupe et délivre un opus réussi, qui ne sortira pas sur GameCube malheureusement, étant annulé au dernier moment. La stratégie d’EA de compléter la série des Live avec celle des Street s’avère clairement payante et la qualité de ce soft ne cesse de s’enrichir notamment avec la présence des légendes comme Jordan, Nate Archibald, Clyde Drexler, Julius Erving, Jerry West, Bill Walton etc…Comme pour les Live, la bande son est également racée (Nate Dogg, Eric Sermon, Lords of the Underground).
Pour finir, la réalisation est au top :
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