C’est un véritable calvaire que subissent les Lakers cette saison, avec des aspirations revues à la baisse et des blessures qui ont un impact immédiat. Avant-dernier de la Conférence Ouest, comment ont-ils pu chuter aussi bas, derrière, même, le Jazz d’Utah?

L’infirmerie est pleine, n’en jetez plus

Le facteur principal de cette médiocrité est à chercher du côté des blessures. Voici un tableau récapitulatif des différents blessés cette saison:

Le retour de Kobe Bryant devait être le salut recherché par l’équipe mais celui-ci s’est à nouveau blessé après 6 petits matchs joués en décembre. Ce n’est pas tout, puisque le backcourt est complètement décimé, il a fallu recruter pour pallier à ces problèmes, avec Kendall Marshall (une recrue que nous avons salué, espoir déchu des Suns). Mike D’Antoni a utilisé durant 151 minutes le lineup Blake-Meeks-Johnson-Hill-Gasol et conséquence de la montée en puissance d’un Marshall dans un jeu offensif débridé, le second 5 inclut pour 100 mins Marshall-Meeks-Johnson-Kelly-Gasol.

Le summum du ridicule sera même atteint lors de la rencontre face aux Cavs début février. Les Lakers n’ont que 8 joueurs disponibles pour jouer, plusieurs se blessent, et lorsque les arbitres doivent siffler sa 6ème faute à Robert Sacre, ils ne peuvent pas l’éjecter car il ne resterait que 4 joueurs pour terminer le match. Sacre doit donc rester avec 6 fautes sur le terrain:

Une identité qui colle au jeu « D’Antoni »

Sans surprise, ces noms peu ronflants font penser à ces Suns sans star, sous le même D’Antoni. Avant dernière défense de la ligue en nombre de points encaissés (105.6 pts encaissés, rating défensif de 108.5) mais la 15ème attaque (100.4 ppg) et la 3ème offense la plus rapide de la ligue (97.1 de Pace), tous les ingrédients sont là. Invariablement, cette « identité » qui colle à D’Antoni, se retrouve chez les joueurs menant au scoring, principalement des scoreurs, derrière Pau Gasol:

• Pau Gasol (17pts, 46.9% au shoot, 10.2rbds, 3.4ast, 1.5blks)
• Nick Young (16.9pts à 41.9%, 1.7 3PTM, 1.5st)
• Jodie Meeks (14.4pts à 44.9%, 2.2 3PTM, 1.4st)
• Kendall Marshall (10.1ptsà 45%, 1.8 3PTM, 9.2ast)
• Xavier Henry (10.1pts à 42,5%)

L’Espagnol réalise une de ses meilleure saison statistique en tentant 14.8 shoots par match (2nd plus haut dans sa carrière, depuis Memphis 2005/06). Le shooting est disparate, de toute façon, 10 joueurs ayant joués au moins 20 matchs cette saison, tentent plus de 6 shoots par match. Un équilibre offensif qui repose de plus en plus sur la capacité des scoreurs à enquiller des 3pts, les Lakers sont la 5ème équipe ayant mis le plus de shoot longue distance et la 7ème plus adroite de la ligue (37.1%).

Cependant, lorsque l’on se penche sur les vraies stats importantes, c’est la bérézina: 26/30 au PIE (Player Impact Estimate), 1er aux nombres de 2Pts encaissés (827) et de points encaissés dans la raquette (2490), 2ème aux points encaissés sur contre-attaque (862), 3ème aux points encaissés sur balles perdues (955). Peu étonnant, donc, de se retrouver à 18-34, comptant déjà 23 points match-up de retard sur OKC et 12.5 sur le 8ème de la Conférence Ouest, les Warriors.

Source : BasketReference

Quelques révélations  (Marshall) et des rumeurs (Gasol)

Drafté en 2012/13 par les Suns, Kendall Marshall n’a jamais eu l’opportunité de démontrer son talent; et pour un 13ème pick, c’est quand même du talent gâché (8.1pts, 9.8ast dans sa saison sophomore à North Carolina). Il s’est vite fait débarquer par les Suns – trop occupés à réunir le tandem Dragic-Bledsoe – il est donc envoyé avec Gortat, Brown et M.Lee aux Wizards contre le contrat expirant d’Okafor en octobre 2013. Il n’y jouera pas un seul match, et sans temps de jeu, va prouver sa valeur en D-League avec les Delaware 87ers où il compile 31pts-9rbds-10ast, une aubaine pour les Lakers qui le signent le 20 décembre. Depuis, il tourne à 10.1pts et 9.2ast par match comptant une pointe à 11.5 passes décisives sur le mois de janvier, en moyenne.

Ce n’est pas non plus un génie incompris. Il est de notoriété commune que le jeu rapide, en contre-attaque et sur transition de Coach D’Antoni favorise largement le passing, aucune surprise donc de voir un joueur comme Steve Blake tourner à 9.3pts, 3.7rbds et 7.8ast (10 pointes à + de 10ast en 26 matchs). Il n’empêche que la recrue, comme plusieurs autres « role players » habituellement cantonnés au banc (Young, Meeks et autres contrats temporaires comme Kelly) peuvent s’exprimer offensivement.

Clairement, les Lakers ne jouent déjà plus grand chose, à moins d’un miracle au retour de Kobe Bryant – s’il revient. Les rumeurs ont enflé tout le mois de janvier sur des possibilités de Trade, les Lakers voulant profiter de la grande forme de Pau Gasol, au sommet de sa valeur sur le marché, pour acquérir des jeunes joueurs.  Aujourd’hui, derrière le salaire de Bryant (30.456.000$), Gasol coûte 19.285.850$ alors que son contrat expire cet été et qu’il peut signer, après, où bon lui semble. Il est pratiquement certain que les Lakers ne bougeront pas avant l’été, afin de faire un move pour Carmelo Anthony, vu que le cap space va se libérer drastiquement avec les fins de contrat de 11 joueurs et une possible retraite de Steve Nash suite à ses problèmes récurrents de dos.

La seule interrogation qui reste, maintenant que le All-Star Break arrive, demeure concernant la stratégie de l’équipe cette saison. Va-t-elle tanker pour espérer avoir une jeune très prometteur à la draft 2015, en préservant Kobe Bryant, ou jouer jusqu’au bout en attendant l’été pour faire des moves importants? Mitch Kupchak a le destin de l’équipe entre les mains.